Ce parfum offert par Kia rend fous les fans de voitures électriques (et d’essence)
Kia joue la carte de la nostalgie en offrant un parfum d’essence à ses clients de voitures électriques. Un coup marketing insolite qui révèle une vérité gênante : même en pleine révolution verte, certains n’ont pas envie d’oublier l’odeur du passé.
Le pari insolite de Kia : Une touche d’essence dans une voiture zéro émission
Chez Kia, l’innovation ne passe pas toujours par des lignes aérodynamiques ou une recharge ultra-rapide. Non. Cette fois, le constructeur sud-coréen a décidé de frapper fort… par le nez. Les nouveaux acheteurs de voitures électriques Kia reçoivent désormais un désodorisant à l’odeur d’essence. Oui, vous avez bien lu : une senteur 100 % nostalgie pour les amoureux du bon vieux carburant fossile.
Ce parfum, baptisé « Smell the Feeling », est le fruit d’un partenariat entre Kia et l’agence de publicité Innocean, avec la collaboration d’un parfumeur néerlandais spécialisé. Le flacon évoque une pompe à essence miniature, et son contenu restitue fidèlement cette effluve bien connue des stations-service, ce doux mélange de benzène, de xylène et d’hydrocarbures. Tout ce que la voiture électrique cherche à éliminer, Kia le remet dans l’habitacle, version spray.
L’idée semble absurde ? Pas tant que ça. D’abord parce que l’odeur de l’essence figure régulièrement dans les parfums « préférés » des automobilistes, au même titre que l’herbe fraîche ou les livres anciens. Ensuite, parce que ce petit clin d’œil olfactif offre aux sceptiques du 100 % électrique un pont émotionnel avec leur passé thermique.
Marketing ou nostalgie : Pourquoi ça fonctionne (ou pas)
Il faut avouer que Kia ne manque pas d’audace. Dans un monde où les voitures se dématérialisent, se standardisent et se banalisent sous le joug de l’électrification, réinjecter une dimension sensorielle oubliée est un coup de génie… ou de folie. On hésite encore.
Pour certains, c’est une idée brillante : elle permet de séduire les réticents à l’électrique, ceux pour qui une voiture sans bruit ni odeur n’est qu’un grille-pain sur roues. En ajoutant ce parfum, Kia tend une main humoristique à ceux qui regrettent l’époque des moteurs vrombissants et des pleins à 70 € le litre.
Pour d’autres, c’est un pur gadget marketing, voire une absurdité écologique : promouvoir la voiture électrique tout en glorifiant l’essence, n’est-ce pas envoyer un signal contradictoire ? D’autant plus que le parfum ne sera disponible qu’en édition limitée, réservé aux Pays-Bas pour l’instant.
Mais il faut bien l’admettre : la campagne fait parler, interpelle, amuse. Dans un marché automobile en pleine mutation, l’émotion reste l’un des rares moteurs que l’électricité n’a pas encore réussi à électrifier.
Les enjeux derrière l’initiative : Une transition électrique pas si neutre
Derrière cette campagne olfactive au premier abord anecdotique, se cache un véritable enjeu de transition psychologique. Car remplacer une technologie ne suffit pas : il faut aussi remplacer l’attachement émotionnel qui lui est lié. Or, la voiture thermique n’est pas qu’un outil de mobilité. C’est une madeleine de Proust sur quatre roues, un objet de passion, un repère culturel. Elle a son bruit, sa mécanique, et bien sûr, son odeur.
Kia l’a bien compris : l’acceptation de la voiture électrique ne dépend pas uniquement de son autonomie ou de ses subventions, mais de sa capacité à provoquer du plaisir, à évoquer des souvenirs. Ce désodorisant ne vise pas à faire machine arrière, mais à adoucir la rupture, à offrir une forme de continuité sensorielle entre l’ancien monde et le nouveau.
C’est aussi une réponse, habilement détournée, à une critique persistante envers les véhicules électriques : leur froideur. Silencieux, lisses, souvent aseptisés, ces modèles peinent à séduire ceux qui voyaient la conduite comme une expérience physique. Kia leur tend donc un objet transitoire, comme un doudou olfactif pour adultes nostalgiques.
Vers quoi ça nous mène : Une industrie entre séduction et contradiction
Ce type d’initiative ouvre une réflexion plus large : à quoi ressemblera l’émotion automobile de demain ? Si le bruit du moteur disparaît, si l’odeur d’essence s’évapore, que restera-t-il de la passion auto ? Des écrans, des assistants vocaux et une recharge à domicile ? Kia, en injectant une dose d’absurde poétique dans ses modèles, pose sans le dire une question existentielle à tout un secteur.
Il s’agit aussi d’un cas d’école en matière de marketing dans une période de transition. Ce que Kia vend ici, ce n’est pas une fragrance. C’est un pont émotionnel, un placebo sensoriel, une nostalgie emballée sous blister. Un geste qui ne changera rien aux émissions, mais qui pourrait changer la perception.
Pour l’industrie automobile, cela marque peut-être le début d’une nouvelle guerre du détail émotionnel. Après les écrans géants et les ambiances lumineuses, viendront peut-être les voitures à mémoire sensorielle. À défaut d’odeur d’essence, pourquoi ne pas proposer l’odeur du cuir d’une première voiture, du gâteau du dimanche sur le siège passager, ou du voyage en été avec fenêtres ouvertes ?
La voiture électrique ne sera plus seulement un choix rationnel. Elle devra séduire, charmer, faire vibrer. Et parfois, cela passera par des idées aussi improbables qu’un parfum d’essence.
En résumé
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Kia offre un parfum d’essence aux acheteurs de ses voitures électriques, une idée inattendue, mais pleine de sens.
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L’objectif est clair : reconnecter émotionnellement les automobilistes à une nouvelle ère de mobilité.
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Cette initiative souligne un point clé : la transition électrique est autant sensorielle que technique.
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La campagne suscite autant de sourires que de débats, preuve qu’elle touche un point sensible.
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L’émotion automobile ne disparaît pas avec le thermique, elle change simplement de forme… ou de fragrance.





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