On a comparé le Citroën C5 Aircross au Dacia Bigster : le résultat est choquant
Le duel des géants : physique et habitabilité
Autant poser la question tout de suite : voulez-vous un SUV qui ressemble à un frigidaire de chantier ou un autre qui donne l’illusion qu’il est sorti d’un showroom parisien avec des lunettes de designer ? Le Bigster, c’est un tank à la roumaine, brut, anguleux, et prêt à dompter des routes qui n’existent même pas encore. Le C5 Aircross, lui, se la joue plus délicat, presque bourgeois. Mais pas snob, attention. Juste… français.
Sur la balance, le Citroën gagne quelques centimètres. Il affiche 4,65 m de long contre 4,57 m pour le Bigster, et une largeur qui laisse deviner que les rétros vont aimer les parkings de centre-ville. En termes de coffre, Dacia surprend tout le monde. Avec 667 litres (ou 546 litres en version hybride), le Bigster fait un doigt au C5 Aircross qui plafonne à 565 litres. Et ce, malgré son gabarit supérieur. Cocorico… mais pas trop.
La modularité ? Citroën continue de parier sur ses sièges arrière coulissants, un vrai plus pour les familles en mode Tetris permanent. Dacia préfère la méthode brute : un grand coffre fixe, pas de chichis. C’est du simple, du pratique, du “ça-marche”.
Visuellement, on ne joue clairement pas dans la même cour. Le Bigster semble taillé dans un bloc de béton, avec ses lignes droites et ses arches de roues qui crient “je mange des pierres au petit-déj”. À côté, le C5 Aircross fait dans le galbé, le plastique noir brillant et les touches de couleur façon maquillage bien dosé. C’est la brute contre le styliste, et chacun assumera.
Sous le capot, qui rugit le mieux ?
Ah, les moteurs. Ce terrain où les promesses font souvent plus de bruit que les cylindres.
Chez Citroën, on dégaine une gamme à la française : mild-hybrid de 145 chevaux, hybride rechargeable de 195 chevaux, et même une version électrique pour les bobos qui veulent se donner bonne conscience en allant chercher leurs enfants à l’école privée. Résultat : un moteur pour chaque humeur, chaque budget, et chaque type de mauvaise foi.
Dacia, fidèle à son ADN de bulldozer économique, balance un full hybrid de 155 chevaux avec un 1.8 litre qui ne s’encombre pas de subtilité. Ce bloc est là pour avancer, tracter, survivre. Ajoutez à ça un mild-hybrid 1.2 TCe de 130 chevaux, et vous avez de quoi contenter les allergiques aux prises de recharge.
Sur la route ? Le C5 Aircross fait dans le velouté. La direction est assistée comme une cafetière automatique, la suspension filtre tout sauf les radars, et l’ambiance intérieure ressemble plus à un spa qu’à un cockpit. Le Bigster ? C’est ferme, ça vibre, ça tient le pavé avec l’élégance d’un sanglier… mais ça rassure.
La consommation reste raisonnable des deux côtés, avec une petite avance pour le Bigster hybride sur les trajets mixtes. Et niveau émission, personne ne gagnera de trophée Greenpeace, mais ils s’en sortent sans scandale.
Prix, promos et rapport équipement-coût
Vous avez un budget ? Parfait. Vous allez le remettre en question.
Le Citroën C5 Aircross est le SUV chic de ceux qui n’ont pas encore totalement renoncé à l’idée d’un bonus écologique. Il démarre autour des 37 900 € en finition Plus ou Max, mais — et c’est là que ça devient intéressant — avec les remises et promotions actuelles, il se déniche sous les 34 000 €, voire à peine plus de 30 000 € chez les mandataires un peu malins.
Le Dacia Bigster, fidèle à sa mission d’en avoir plus pour moins, commence à 25 900 €, mais attention aux versions bien équipées. Le Full Hybrid monte gentiment jusqu’à 30 000 €, voire un poil au-dessus si vous cochez les options. Autrement dit, le fossé de prix entre les deux mastodontes n’est plus un canyon, c’est un trottoir.
Et là, une question cruciale se pose : qui vous en donne le plus pour votre argent ? Dacia propose la base, mais elle la propose bien : clim auto bi-zone, écran correct, conduite semi-autonome de niveau 2… et même une finition Extreme qui n’a de nom que l’aspect visuel, soyons honnêtes.
Le Citroën, lui, justifie sa hausse tarifaire par une qualité perçue supérieure, des matériaux flatteurs, et une technologie qui sent moins le prototype roumain. Écran central plus grand, graphismes modernes, interfaces fluides, et — cerise sur le toit — des équipements haut de gamme comme la sellerie Alcantara ou les sièges chauffants massants.
Moralité ? Pour 3 000 à 5 000 euros de plus, vous passez du confort rustique au confort bourgeois. À vous de décider si votre dos et votre ego méritent cet investissement.
Confort, design intérieur et sensations de conduite
Entrer dans un Dacia Bigster, c’est un peu comme enfiler des bottes de sécurité neuves : ça sent le neuf, ça tient bien le pied, mais on n’y chercherait pas un spa. Le mobilier intérieur est solide, fonctionnel, et d’un minimalisme presque militaire. Les plastiques sont durs, mais pas criards. Le confort est honnête, mais pas moelleux.
Le Citroën, lui, vous accueille avec un sourire. Sellerie Advanced Comfort, mousse généreuse, accoudoirs dignes d’un fauteuil club, et ambiance lumineuse paramétrable façon “je suis chez moi dans un bar lounge”. Il veut vous chouchouter, et il y parvient. Pour peu que vous aimiez les environnements où le textile recyclé est un argument marketing.
En conduite, le Bigster reste ferme, un brin pataud, mais diablement rassurant. Il encaisse, il enchaîne les virages sans grincer, et sa boîte automatique E-Tech est plus intelligente que son image low-cost ne le laisse croire. Le C5 Aircross, lui, fait flotter, absorber, presque endormir. On n’attaque pas un col alpin avec lui, mais on pourrait y faire la sieste.
Enfin, les aides à la conduite et les technologies embarquées sont plus nombreuses chez Citroën, avec des options plus évoluées. Mais Dacia progresse, doucement, avec un système multimédia simplifié, un GPS intégré sur certaines finitions, et surtout, la volonté de ne jamais vous embrouiller avec une interface trop moderne.
Résumé en 5 points :
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Le Dacia Bigster offre un volume de coffre supérieur et une image plus baroudeuse, pour un tarif contenu.
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Le Citroën C5 Aircross brille par son confort intérieur, sa technologie embarquée et ses motorisations variées.
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À équipement égal, l’écart de prix s’est réduit, et les promotions rendent le C5 Aircross bien plus accessible qu’il n’y paraît.
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Le Bigster est un choix robuste et pragmatique, idéal pour les familles qui privilégient l’utilitaire au style.
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Le C5 Aircross reste un choix de cœur, pour ceux qui veulent du moelleux, du silence et un intérieur soigné.
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