Essai du nouveau MG S5 EV 2025 : Le SUV qui veut détrôner Renault et Skoda

Un SUV électrique qui joue la carte de la sobriété

Oubliez les extravagances du MG ZS EV et son design hésitant entre le surjoué et le maladroit. Le nouveau MG kS5 EV, lui, fait dans le net, le propre, l’assumé. Pas de courbes disgracieuses, pas de tentatives de séduction désespérées à coup de chromes déplacés. MG a compris que pour plaire à l’Europe, il fallait arrêter de crier et commencer à parler intelligemment.

Résultat ? Un SUV compact à la silhouette mesurée : 4,47 mètres de long, 1,84 mètre de large, 1,62 mètre de haut. Aucun chiffre ne fait lever un sourcil, mais tous tombent juste. C’est la taille idéale pour transporter deux enfants, un chien, quelques valises et un soupçon d’ambition.

Le style ? Ni audacieux, ni paresseux. Juste… fait avec bon sens. Une face avant lisse et fermée, des phares LED en forme de regard qui vous juge, et des jantes de 17 ou 18 pouces selon l’humeur de la finition. À l’arrière, une signature lumineuse en boomerang traverse le hayon, comme si elle voulait rappeler aux autres qu’elle aussi a regardé les Tesla de loin, mais sans les copier. Le bandeau noir entre les feux ? C’est la touche “je sais ce que je fais”.

On ne criera pas au génie. Mais on ne rira pas non plus. Ce S5 EV n’est ni une tentative ratée d’originalité ni une copie servile d’un SUV coréen. C’est simplement une voiture bien dessinée par des gens qui ont, visiblement, appris de leurs erreurs. Et c’est déjà une petite révolution.

Un habitacle sobre mais très fonctionnel

Montez à bord du S5 EV et vous comprendrez vite : on n’est pas ici pour s’émerveiller, mais pour utiliser une voiture. Pas de lumière d’ambiance bleue fluo, pas de plastique façon piano noir qui se transforme en champ de bataille au premier coup de chiffon. MG a misé sur la clarté, la lisibilité, et un minimum d’effets de manche.

La planche de bord est dominée par un grand écran tactile de 12,8 pouces, légèrement orienté vers le conducteur – comme pour dire « on sait qui conduit ici ». L’ergonomie est limpide. Les boutons physiques ? Présents, mais pas envahissants. Juste assez pour ne pas avoir à fouiller dans 18 sous-menus pour changer la température de l’habitacle.

Les matériaux ? Ils ne déclencheront aucun poème, mais pour un véhicule à ce prix, c’est plus qu’honnête. Rien ne craque, rien ne coupe les doigts, rien ne vous rappelle que vous n’avez pas payé 50 000 €. En clair, c’est du sérieux sans la prétention.

Côté équipement, MG sort le grand jeu dès qu’on monte un peu en gamme. Chargeur à induction, pompe à chaleur, sièges ventilés et chauffants, caméra 360°, tout y passe. Il y a même cette obsession très chinoise pour les gadgets utiles, mais dont vous ignoriez l’existence jusqu’à ce que vous les essayiez.

Et surtout, l’espace. Du vrai. L’arrière accueille deux adultes sans problème, la banquette est moelleuse comme il faut, et le coffre annonce 430 litres en configuration normale, 1 170 litres une fois les dossiers rabattus. Assez pour charger les courses, les valises, et le vélo du petit dernier qui n’aime toujours pas pédaler.

MG n’essaie pas d’impressionner avec un habitacle futuriste. Ils ont préféré faire simple, lisible, et franchement confortable. Ce n’est peut-être pas spectaculaire, mais c’est exactement ce dont les familles ont besoin.

Deux motorisations, deux usages. Et une autonomie qui fait réfléchir.

Sous le capot – enfin, sous le plancher – MG propose deux configurations, et chacune a le mérite d’être cohérente. Pas de déclinaison inutile pour gonfler une brochure. Du concret.

La première version, l’entrée de gamme, aligne 170 chevaux et une batterie LFP de 49 kWh. Pas de quoi faire hurler les pneus, mais 340 km d’autonomie en cycle WLTP, ce qui suffira largement à ceux qui alternent trajets domicile-travail, dépose des enfants et week-end chez belle-maman.

La seconde monte à 231 chevaux, avec une batterie NMC de 64 kWh. Là, on flirte avec 460 à 480 km d’autonomie selon la finition. De quoi envisager la nationale du week-end sans préparer une escale forcée sur une borne en panne dans une zone industrielle obscure. C’est bien pensé.

Côté conduite, pas de révolution, mais une tenue de route saine, stable, et surtout, rassurante. Le 0 à 100 km/h se fait en 8,5 secondes dans la meilleure version. Ce n’est pas rapide. Mais ce n’est pas lent non plus. C’est la performance qu’on obtient quand on veut arriver à destination sans donner la nausée aux passagers.

Trois modes de conduite (Eco, Normal, Sport), trois niveaux de régénération activables via des palettes au volant. Simple, clair, efficace. Ce S5 EV n’est pas un jouet pour amateur de courbes serrées, mais un véhicule taillé pour les vrais trajets, ceux avec du trafic, des priorités à droite, et des enfants qui demandent « on arrive bientôt ? ».

Il ne se prend pas pour une GT. Il ne joue pas les équilibristes. Mais il vous emmène là où vous voulez, dans le calme, et sans vider la batterie au premier rond-point.

Un prix sous les 40 000 € sans bonus. Oui, vous avez bien lu.

C’est là que MG sort l’arme lourde. Pendant que les constructeurs européens s’écharpent pour savoir s’ils peuvent facturer un SUV électrique à 45 000 € sans sièges chauffants, MG arrive tranquillement avec un tarif qui commence à 32 490 €. Sans bonus. Sans subvention. Sans filet.

La version Luxury, avec la grosse batterie, tout l’équipement, et la peinture métallisée qui brille au soleil, plafonne à 38 490 €. Toujours sans le moindre centime d’aide, puisque MG, la marque d’origine chinoise – n’est pas éligible aux subventions françaises.

Faites le calcul : un Renault Scénic E-Tech démarre à 39 990 €, un Peugeot e-3008 vous réclame au moins 44 990 € avant même d’oser vous proposer un volant gainé. Le S5 EV, lui, offre plus d’autonomie, presque autant de confort, et un équipement qui ne donne pas l’impression d’avoir acheté le modèle d’appel.

Et surtout, MG ne cherche pas à séduire les flottes, les amateurs de leasing ou les technophiles accros à l’effet « wahou ». Non. Leur cible, c’est l’automobiliste qui regarde son budget, qui veut de l’électrique sans devoir revendre son canapé. Le conducteur qui veut une voiture familiale, moderne, bien équipée, mais qui ne pense pas que la conduite doit être une extension de sa personnalité.

Ce positionnement n’est pas disruptif. Il est calmé, réfléchi, et diablement menaçant pour les généralistes. Si MG maintient ce cap, le S5 EV pourrait bien devenir la mauvaise surprise de 2025 pour ceux qui pensaient avoir le monopole du bon sens.

En résumé :

• Le MG S5 EV propose deux motorisations (170 et 231 ch) pour des usages variés.
• Son autonomie atteint jusqu’à 480 km WLTP pour la version haut de gamme.
• Le tarif débute à 32 490 €, très compétitif malgré l’absence de bonus.
• L’équipement est riche dès les versions intermédiaires.
• MG vise clairement les familles et les primo-accédants à l’électrique.

Le MG S5 EV en vidéo :

Sources :
https://www.largus.fr/actualite-automobile/essai-mgs5-ev-2025-progres-fulgurants-pour-le-remplacant-du-mg-zs-30040320.html

https://www.turbo.fr/mg-motor/mgs5-ev/essai-auto/essai-nouveau-mgs5-ev-2025-que-vaut-le-remplacant-du-zs-electrique-199571

https://www.automobile-propre.com/articles/essai-mgs5-ev-le-suv-electrique-franchisseur-de-taxes/