Nissan Leaf 3 : un SUV électrique… qui n’a plus rien de la Leaf
La Leaf se réinvente : finie la voiture de geek
C’était une petite chose toute gentille, un peu ronde, un peu lunaire, presque attachante dans son étrangeté. Mais ça, c’était avant. La Nissan Leaf, pionnière de l’électrique, a décidé en 2025 de faire un grand ménage dans son héritage. Et on peut le dire sans détour : la Leaf n’a plus rien d’une voiture de nerd.
À la place, on découvre un SUV musclé, anguleux, haut perché – en gros, tout ce que l’ancienne Leaf n’était pas. Nissan semble avoir compris que l’électrique « bobo écolo » ne fait plus rêver. Désormais, il faut du volume, des LED agressives et un faux air de baroudeur urbain. Bref, la Leaf a troqué ses lunettes de bibliothèque pour une paire de Ray-Ban miroir.
Le style ? Inspiré de la Nissan Chill-Out, un concept-car qui portait bien son nom tant il annonçait la glaciation de toute originalité. La ligne est propre, nette, presque trop sage. Ce n’est plus une voiture qui attire les regards curieux, mais une machine à cocher les cases du bon goût contemporain.
Un SUV électrique bien dans son époque… peut-être trop ?
L’intérieur aussi s’est mis au diapason. Fini le tableau de bord technoïde avec boutons et indications cryptiques. Place à un habitacle bien rangé, épuré jusqu’à l’ennui, bardé d’écrans qui affichent tout, sauf de la personnalité. Et si vous aimez les interfaces inspirées des smartphones, vous serez servis : la nouvelle Leaf pense pour vous, anticipe pour vous, respire presque à votre place.
Niveau technologie, c’est un sans-faute scolaire. Système ProPilot évolué, recharge rapide, aides à la conduite à gogo… La Leaf récite sa leçon. Mais justement : on aurait aimé un peu plus de panache, un petit grain de folie. Cette voiture est peut-être trop parfaite pour être attachante. Elle sait tout faire, mais on doute qu’elle sache faire rêver.
En se pliant aux codes du SUV électrique contemporain, Nissan joue la carte de la sécurité. Mais quand tout le monde fait la même chose, la vraie audace serait peut-être… de faire autrement.
Sous le capot (électrique), du sérieux mais pas de surprise
Sur le plan technique, la Nissan Leaf troisième du nom ne joue pas les excentriques. Elle repose sur la plateforme CMF-EV déjà vue sur l’Ariya et la Renault Mégane E-Tech. Traduction : efficacité industrielle, pas de bling-bling technique.
Côté moteur, deux versions sont prévues : l’une plus accessible, avec un moteur de 150 ch environ, et l’autre plus performante, qui devrait avoisiner les 200 ch. L’autonomie ? Entre 450 et 600 km selon les configurations et normes WLTP. Rien d’indécent, rien de révolutionnaire non plus.
La recharge s’annonce à la hauteur des standards : courant continu jusqu’à 130 kW, permettant de récupérer 80 % d’autonomie en une trentaine de minutes. C’est bien, mais dans un monde où les Hyundai et Tesla flirtent déjà avec les 250 kW, la Leaf reste dans la moyenne.
Bref, la technique suit sans faire de vagues. Nissan maîtrise son sujet, mais ne cherche pas à sortir du lot. Le constructeur semble vouloir rassurer, pas électriser.
Feuille de route risquée pour une pionnière
Là où Nissan joue gros, c’est sur le positionnement. Transformer une compacte emblématique en SUV familial, c’est prendre le risque de perdre les fidèles sans garantie de séduire les nouveaux.
Car le marché des SUV électriques est devenu une arène sans merci. Entre les Tesla Model Y, les Volkswagen ID.4, les Hyundai Ioniq 5 et autres MG ZS EV à prix cassés, il faut bien plus qu’un nom pour se distinguer.
La nouvelle Leaf, aussi compétente soit-elle, arrive dans une jungle. Elle n’est plus la pionnière solitaire des années 2010. Elle est une recrue dans une armée. Et même si elle coche toutes les cases du bon élève, on se demande si ce sera suffisant pour briller dans la cour des grands.
En voulant devenir un SUV bien sous tous rapports, la Leaf pourrait bien perdre ce qui faisait d’elle une voiture pas comme les autres. Et dans ce monde saturé de SUV interchangeables, ça pourrait lui coûter cher.
En attendant la nouvelle Nissan Leaf, vous
En résumé :
- La Nissan Leaf 2025 abandonne son format compact pour un SUV familial et consensuel.
- Elle repose sur la plateforme CMF-EV, partagée avec d’autres modèles de l’Alliance Renault-Nissan.
- Deux versions électriques seront proposées, avec une autonomie allant jusqu’à 600 km.
- Elle mise sur la technologie et le confort, mais sans réelle prise de risque stylistique ou mécanique.
- Un repositionnement audacieux, mais risqué dans un marché ultra-concurrentiel.
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