Nouvelle MG4 à 8 700 € : la voiture qui humilie toute l’Europe
Un coup de théâtre à prix cassé pour la nouvelle MG4
C’est officiel : la Chine vient de lâcher une bombe dans le marché électrique. La nouvelle MG4, revue et très légèrement corrigée, débarque avec un prix de départ à faire pleurer les comptables européens : 69 800 yuans, soit à peine 8 700 euros. Pour ce tarif, vous avez une vraie voiture. Pas une trottinette maquillée, ni un pot de yaourt avec des roues. Non. Une compacte électrique, cinq portes, et même une batterie LFP de 50,6 kWh.
La question est donc posée, brutalement : comment est-ce que cette voiture existe à ce prix ? Et surtout, comment va-t-on regarder nos électriques « made in Europe » vendues deux à trois fois plus cher sans éclater de rire (ou de larmes) ?
Du déjà-vu… mais en mieux
Esthétiquement, c’est un lifting subtil, pas une chirurgie esthétique de star ratée. Trois centimètres de plus en longueur, un bouclier avant plus anguleux, un bandeau arrière qui vous hurle “je suis moderne”, et voilà la MG4 millésime 2025. On ne casse pas les codes, on les ajuste.
À bord, MG a mis les bouchées doubles : fini le plastique façon Tupperware et les boutons qui cliquettent. On retrouve un écran flottant de 10,25 pouces, une planche de bord revisitée et même un volant à méplat. Oui, madame, du méplat pour moins de 9 000 euros. La fiche technique annonce une autonomie de 500 km (en cycle chinois, évidemment), mais même ramené à l’européenne, c’est plus qu’honorable.
Et ce n’est pas tout. Même la version la plus puissante, avec 180 ch, plafonne à 11 500 euros. À ce niveau de rapport prix/prestations, c’est du jamais-vu. C’est même indécent.
Guerre des prix et stratégie anti-crise
Derrière ce tarif ridicule se cache une stratégie d’une brutalité commerciale rare. SAIC, le géant chinois derrière MG, n’a pas juste décidé d’être gentil avec ses compatriotes. Il joue sa survie — et celle de toute une industrie. La Chine est aujourd’hui en pleine crise de surproduction automobile, avec des constructeurs qui s’empilent comme des trottinettes abandonnées sur un trottoir de Paris.
Résultat ? Une guerre des prix féroce, sans merci, où seule la voiture la moins chère (mais pas trop pourrie) survit. Dans ce chaos contrôlé, MG a donc trouvé la parade : une voiture très bien équipée, sérieusement motorisée, vendue à un tarif qui atomise tout ce qui roule sur batterie.
Ajoutez à ça un brin de nationalisme industriel, une politique de subventions bien huilée, et vous obtenez une recette qui fait hurler les Européens, mais qui cartonne en Chine. Et à ce prix, même Tesla ne rigole plus.
Et chez nous, alors ?
Ah, la grande question. Est-ce que cette MG4 au rabais va traverser les douanes et débarquer sur le vieux continent ? À ce jour, c’est un “non” aussi ferme qu’une suspension de Twingo. Car si MG décidait de l’importer telle quelle, entre les droits de douane européens (jusqu’à 38 %), les normes de sécurité, les crash-tests, et les marges des distributeurs, le prix exploserait plus vite qu’une batterie mal refroidie.
Mais le vrai sujet est ailleurs. Cette MG4 chinoise, aussi invendable qu’elle soit en Europe en l’état, pose une question qui fâche : pourquoi est-ce qu’on paie encore nos voitures électriques deux fois plus cher ? Et surtout, jusqu’à quand ?
MG pourrait bien forcer tous les autres à revoir leur copie. Si ce n’est pas cette version qui arrive, ce sera la suivante. Plus locale, plus chère certes, mais tirée vers le bas par ce modèle chinois devenu la nouvelle référence de la honte tarifaire.
À retenir en 5 points :
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La nouvelle MG4 est lancée en Chine à partir de 8 700 euros avec une autonomie annoncée jusqu’à 500 km.
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Elle gagne 3 cm en longueur, un look retouché et un intérieur plus soigné, sans toucher à la plateforme d’origine.
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MG adopte une stratégie de prix ultra-agressive pour survivre à la guerre des EV en Chine.
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Cette MG4 chinoise n’est pas prévue pour l’Europe, trop éloignée des normes et pénalisée par les droits de douane.
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Elle pousse néanmoins tous les constructeurs à revoir leurs tarifs sous peine de devenir obsolètes.
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