Electrique et Hybride

Polestar 3 : l’électrique qui se fait passer pour une Volvo


Un passeport suédois, une carte d’identité chinoise

Quand on regarde la Polestar 3, on pourrait croire à une énième merveille scandinave, tout droit sortie des fjords. Une Volvo un peu plus audacieuse, peut-être. Sauf qu’en grattant un peu sous la peinture blanche immaculée et les phares tranchants comme des scalps de design nordique, on tombe rapidement sur un détail qui fâche : cette voiture parle suédois avec un fort accent mandarin.

Polestar 3

Assemblage ? Chengdu, Chine. Plateforme ? SEA, comme Geely. ADN industriel ? Copie conforme d’un savoir-faire chinois sous anesthésie suédoise. Polestar a beau se pavaner comme une marque indépendante, ses chromosomes sont à 100 % chinois. Même si la filiale Geely essaie de faire croire le contraire en glissant quelques gènes Volvo dans la soupe.

Mais attention, ce n’est pas une critique bête et méchante du “made in China”. C’est un constat. Et franchement, si toutes les voitures chinoises étaient aussi bien emballées que cette Polestar 3, on arrêterait de pleurer la perte de Peugeot comme une tragédie nationale.

De la puissance à revendre… mais pour quoi faire ?

Mettons les choses au clair : cette bête est tout sauf lente. Deux moteurs, 517 chevaux dans sa version Performance, une accélération de 0 à 100 km/h en 4,7 secondes… C’est plus rapide qu’un ministre en pleine affaire d’État. Et avec 910 Nm de couple, elle pourrait probablement tirer une petite montagne sans transpirer.

Recharge du Polestar 3

L’autonomie ? Une promesse de 560 à 610 km WLTP, grâce à une batterie de 111 kWh (dont 108 réellement exploitables). Sur le papier, c’est du solide. Dans la vraie vie, cela dépendra de votre façon de conduire et de votre tolérance à l’angoisse de l’électromobilité. En tout cas, la recharge ultra-rapide jusqu’à 250 kW est bien là pour calmer vos nerfs si vous croisez une borne digne de ce nom.

Mais voilà : tout ce feu sous le capot ne sert à rien si le reste de l’expérience est bancale. Et c’est là que Polestar joue à l’illusionniste. Car derrière les chiffres flatteurs, on sent parfois une volonté de briller plus que de convaincre. Un SUV sportif ? Peut-être. Une GT familiale qui décoiffe ? Mouais.

Quand l’ergonomie devient un jeu de piste

S’installer dans la Polestar 3, c’est un peu comme entrer dans une maison d’architecte : c’est beau, c’est épuré… mais essayez donc de trouver la lumière ou d’ouvrir une fenêtre sans déclencher l’alarme. Car ici, tout – et vraiment tout – passe par un écran central. Réglage du volant ? Écran. Chauffage des sièges ? Écran. Hauteur du hayon ? Devinez.

Intérieur et grand écran du Polestar 3

Certains appelleront ça du minimalisme. D’autres, une hérésie ergonomique déguisée en modernité. Quand vous êtes sur une route de campagne, les yeux rivés sur l’écran pour simplement baisser le volant de 2 cm, le style scandinave devient subitement moins sexy.

Ajoutez à cela une interface qui, même sous Android Automotive, n’est pas toujours intuitive. Le système est fluide, soit. Mais on passe plus de temps à le dompter qu’à profiter de la route. Et que dire de l’absence quasi totale de boutons physiques ? C’est comme offrir une cuisine sans plaques de cuisson. Beau, mais franchement peu pratique.

Sur la route : des performances en mode paradoxe

Et pourtant, une fois lancée, la Polestar 3 sait se défendre. Grâce à son châssis actif, ses suspensions pilotées et son système de torque vectoring, elle tient la route comme un gros félin – agile malgré ses 2,5 tonnes. Les virages sont avalés avec une aisance bluffante, et le freinage Brembo vous colle au siège avec sérieux.

Mais ne vous emballez pas trop. Car dans un gabarit aussi large (près de 5 mètres de long pour 2 mètres de large), l’agilité a ses limites. En ville, c’est l’équivalent de vouloir manœuvrer un catamaran dans une baignoire. Et les angles morts ? Malgré les capteurs et caméras, ils sont dignes d’un bunker suédois.

Côté confort, l’intérieur est à la hauteur de l’image premium : matériaux durables, cuir végane, tapis en plastique recyclé… L’effort écologique est palpable, et ça, on applaudit. Mais là encore, on sent que la voiture veut trop en faire, quitte à frustrer.

Ce qu’il faut retenir en 5 points :

  • Une allure nordique séduisante, mais un ADN industriel entièrement chinois.

  • Des performances impressionnantes, gâchées par une surenchère numérique.

  • Une ergonomie qui frôle l’absurde, entièrement soumise à l’écran central.

  • Un comportement routier irréprochable, pour peu que vous évitiez les centres-villes.

  • Une volonté de bien faire, qui finit parfois par lasser.

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