Electrique et Hybride

La Fiat 500 abandonne l’électrique : un retour en arrière qui fait débat


Le retour du thermique par la petite porte avec la Fiat 500 hybride

Fiat vient de faire ce que tout stratège évite à tout prix : un demi-tour. Après avoir misé gros sur la 500 électrique et transformé son icône en petit bolide branché, la firme italienne revient à ses premiers amours… le bon vieux thermique avec la Fiat 500 hybride, affublé d’un pansement marketing baptisé “mild-hybrid”.

Nouvelle Fiat 500 hyrbide

La raison ? Les chiffres de vente. Parce qu’un objet, aussi mignon soit-il, ne se vend pas s’il coûte une blinde et met trois jours à recharger. Les acheteurs ont fui, les concessions ont baillé, et Stellantis s’est dit : « Et si on ressortait le moteur 1.0 FireFly ? Après tout, il dort bien au chaud. » Voilà donc la Fiat 500 redevenue une citadine thermique, certes avec un soupçon d’électricité, mais surtout avec beaucoup de pragmatisme.

Ne vous attendez pas à des miracles environnementaux. Ce 3-cylindres essence de 70 chevaux, épaulé par une hybridation légère à 12V, n’a rien d’une foudre de guerre. Il est là pour cocher une case réglementaire, et accessoirement réduire un peu la conso en ville. Une vraie hybride, c’est comme un vélo électrique qui pédale tout seul. Ici, on vous refile juste un ventilo plus malin et un start & stop plus agressif.

Mais l’aveu est clair : l’électrique à tout prix, c’est fini. Place à l’accessibilité, au retour au réel, et à une voiture qui coûte moins qu’un four encastrable haut de gamme.

Usine Mirafiori – retour aux sources et coup de com’ industriel pour la Fiat 500 hybride

Dans cette affaire, Fiat soigne aussi son image. En relançant la production de cette 500 thermique à Turin, dans la légendaire usine Mirafiori, la marque ressuscite son ADN. C’est ici que des générations entières ont vu naître les 500 d’antan, les vraies, avec l’odeur d’huile de ricin et le bruit de crécelle en option.

La nouvelle fiat 500 hybride dans les usines de Mirafiori

Aujourd’hui, on parle de modernité et de relocalisation industrielle. Stellantis y va mollo : 5 000 unités produites d’ici fin 2025. L’objectif ? Monter à 100 000 voitures par an si les ventes suivent. Autrement dit, une opération à bas risque : un peu de production locale, un soupçon de storytelling « Made in Italy », et une ligne de production qui permet d’écouler sans honte les stocks de moteurs thermiques.

Cette manœuvre a aussi un autre avantage : elle donne du boulot à une usine qui tournait au ralenti. Dans un monde où l’industrie automobile adore délocaliser, voilà une démarche qui, au moins sur le papier, mérite d’être saluée.

Qu’est-ce qu’elle a sous le capot et dedans ?

Allez, soyons honnêtes : si vous vous attendiez à un bolide futuriste, reposez tout de suite cette brochure. La nouvelle Fiat 500 hybride, c’est la simplicité mécanique dans toute sa splendeur. Un moteur 3-cylindres 1.0 FireFly, 70 chevaux (en descente avec le vent dans le dos), une micro-hybridation de type 12V, et une boîte manuelle à 6 rapports. Pas de turbo, pas de boîte auto, et encore moins de quoi remuer le bitume.

Mais elle est légère, vive en ville et se gare dans un trou de souris. En somme, une vraie citadine comme on n’en fait presque plus. L’objectif ici n’est pas d’épater la galerie, mais de proposer un véhicule abordable, fiable, et économe en carburant. Sur ce point, la promesse est tenue : autour de 5L/100 km en usage urbain, sans trop d’efforts.

Et à l’intérieur ? La surprise est plus agréable. Un écran central tactile Uconnect 5 de 10,25 pouces (quand même), compatibilité Android Auto et Apple CarPlay sans fil, quelques assistances à la conduite (freinage d’urgence, alerte de franchissement de ligne), et le tout dans un habitacle qui joue la carte du rétro chic. Bonus : le bon vieux levier de vitesse mécanique est toujours là, pour les nostalgiques du « clic-clac » métallique.

Questions qui piquent – prix, concurrence, cohérence stratégique

Voici la grande question : pourquoi acheter cette Fiat 500, et pas une Dacia Sandero Stepway ou une Toyota Aygo X ? La réponse, c’est le prix. Fiat vise une étiquette sous les 18 000 €, là où les citadines hybrides concurrentes commencent souvent plus haut. L’idée est simple : offrir une voiture mignonne, économique et bien équipée, sans les contraintes d’une électrique ni les tarifs délirants des modèles « écolo-premium ».

Les trois versions de la nouvelle Fiat 500

Mais il y a un loup. Le système mild-hybrid est surtout là pour verdir la fiche technique. Il ne permet ni de rouler en 100 % électrique, ni de booster franchement les performances. Une hybridation de vitrine, plus que de vraie révolution. Fiat joue ici une partition marketing habile : faire croire au renouveau technique tout en recyclant du connu.

Enfin, on peut s’interroger sur la stratégie globale. Stellantis mise à la fois sur l’électrique (avec la 500e) et sur le thermique hybride (avec cette 500 thermique reliftée). Un pied dans chaque monde, en attendant de voir lequel s’effondre en premier. C’est peut-être malin, c’est peut-être opportuniste. Ou alors, c’est juste une pirouette en attendant que l’Europe revoie ses ambitions carbone à la baisse.


À retenir

  • Fiat relance la 500 hybride thermique après l’échec relatif de la version 100 % électrique.

  • Le moteur 1.0 FireFly de 70 ch avec hybridation légère 12V reste basique mais efficace pour la ville.

  • Production relocalisée à l’usine Mirafiori, symbole du retour aux sources et du made in Italy.

  • Tarif d’appel sous les 18 000 €, un argument clé face aux concurrentes hybrides plus chères.

  • La stratégie Stellantis reste floue, entre électrification ambitieuse et pragmatisme économique.

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