2CV électrique Citroën : la voiture à moins de 15 000 € qui va révolutionner l’Europe ?

Et si la voiture la plus disruptive de la décennie était… une 2CV ? Citroën s’attaque à un défi immense : concevoir une citadine électrique sous la barre des 15 000 €, inspirée de l’esprit original de la 2CV. Dossier complet sur un projet aussi ambitieux qu’incertain, entre visions industrielles, bras de fer réglementaire et promesse de révolution urbaine.

Crédits : La côte

La petite voiture électrique que personne n’attendait… sauf tout le monde

Imaginez un instant une voiture électrique qui ne coûte pas un bras, ne pèse pas trois tonnes et ne nécessite pas une formation d’ingénieur pour la conduire. Utopie ? Pas pour Citroën. La marque française, connue pour ses paris souvent brillants (et parfois absurdes), prépare une sorte de renaissance de la 2CV, mais avec une batterie à la place du moteur thermique et un mot d’ordre : simplicité.

Ce que Citroën veut, c’est une voiture qui fait le boulot. Pas de gadgets. Pas de SUV surdimensionné. Juste un engin électrique capable de vous emmener du point A au point B sans ruiner votre compte en banque. Une proposition presque révolutionnaire dans un monde où la voiture électrique est devenue synonyme de luxe sur roues.

Thierry Koskas, patron de la marque, résume la démarche : « Il faut rendre l’électrique accessible ». Un peu comme si on disait : « Et si on arrêtait de rendre les choses inutilement compliquées ? » Et pour une fois, tout le monde écoute.

Une réglementation pensée pour les gens… ou presque

Mais évidemment, une bonne idée ne suffit pas. Encore faut-il qu’elle soit autorisée. Et c’est là que les choses se corsent. Car dans la grande jungle européenne, faire homologuer une voiture « simple » est devenu un sport olympique. La réglementation actuelle, incarnée par la norme GSR2, impose à peu près tout ce que vous pouvez imaginer : freinage automatique, caméras multiples, détection de somnolence, analyse de votre respiration…

Résultat ? Des voitures aussi chères qu’un appartement à Limoges.

Heureusement, un souffle de bon sens arrive de Bruxelles. Le cadre ASEV (Accessible Small Electric Vehicle), surnommé E‑Car, est en discussion. Objectif ? Créer une catégorie spéciale pour les petites électriques, avec des règles allégées. Et là, Citroën voit une opportunité en or.

Voici le cahier des charges de cette « nouvelle 2CV électrique » :

• Moins de 800 kg

• 30 kW de puissance max (environ 40 ch – pas de quoi rivaliser avec une Tesla, mais suffisant pour doubler un tracteur)

• 90 km/h en vitesse de pointe

• Et, surtout, un prix sous les 15 000 €

En gros : pas de fioritures, pas de performances de supercar, mais une voiture qui fait ce qu’on attend d’elle. Une vraie Citroën dans l’esprit.

Mais encore faut-il que l’Europe suive. Car sans ce cadre réglementaire, ce petit bijou ne verra jamais le jour autrement que sur une planche à dessin.

Entre Ami et ë‑C3 : où placer cette voiture qui veut être « tout et rien à la fois » ?

Ce n’est ni une Ami, ni une ë‑C3. Et pourtant, quelque part entre les deux, cette future 2CV électrique citroën veut tracer sa propre route. Citroën n’a pas encore montré la voiture, mais une chose est sûre : elle n’aura rien à voir avec les citadines électriques actuelles. Trop grosses, trop chères, trop sérieuses.

L’idée ? Une voiture urbaine ultra-légère, pas conçue pour aller en vacances à Biarritz, mais parfaite pour traverser la ville, aller au boulot et rentrer à l’heure de l’apéro. Un segment quasi inexistant aujourd’hui, coincé entre les quadricycles (comme l’Ami) et les citadines plus classiques.

Dans les coulisses, tout indique que Stellantis joue la carte de la plateforme partagée. Ce modèle pourrait utiliser des composants de l’Ami, du Citroën ë-C3, voire des bases communes avec Fiat ou Opel. Un patchwork technologique ? Peut-être. Mais un patchwork malin, s’il permet de rogner les coûts et de sortir une voiture sous les 15 000 €.

Et la concurrence ? Elle arrive, elle aussi, à petits pas. Renault a déjà sorti la calculette avec sa future Twingo électrique « à 20 % de marge ». Et en Chine, les constructeurs comme BYD ou Leapmotor débarquent avec des modèles au rapport prix-prestations redoutables. Le marché va ressembler à une bataille de mini-godzillas.

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Un rêve fragile : entre réglementation, finances et scepticisme des clients

Le problème avec les bonnes idées, c’est qu’elles sont souvent écrasées par la réalité. Et celle-ci est tenace. D’abord, il y a la réglementation. Si l’Europe refuse de créer cette catégorie E-Car, le projet Citroën tombera à l’eau. Trop cher, trop complexe à homologuer.

Ensuite, il y a l’argent. Produire une voiture à moins de 15 000 €, même simplifiée, nécessite une industrie capable de réduire ses coûts à l’os sans rogner sur la qualité. C’est une quadrature du cercle que même les Chinois ne réussissent pas toujours.

Enfin, il y a nous. Les automobilistes. Qui, après des années à s’entendre dire qu’il faut toujours « plus », accepteront-ils de revenir à une voiture simple, sans écrans géants ni conduite semi-autonome ? C’est peut-être là, le pari le plus risqué.

Mais si ça marche ? Alors Citroën ne se contentera pas de vendre une voiture. Elle redéfinira le rapport entre l’Europe, la ville et la mobilité propre.

Et ça, ce serait bien plus révolutionnaire qu’une hypercar à 1,2 million d’euros.

En résumé

• Citroën prépare une petite voiture électrique sous les 15 000 €, inspirée de l’esprit de la 2CV.

• Le modèle repose sur un futur cadre européen allégé (E-Car / ASEV) encore à valider.

• Il s’intercalera entre l’Ami et la ë-C3, avec une conception ultra-épurée et légère.

• Le succès dépendra de la réglementation, des coûts industriels et de l’acceptation du public.

• En cas de réussite, Citroën pourrait relancer une révolution de la mobilité urbaine en Europe.