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Automobilistes : Ce qui va changer pour vous en 2020


Qu’est-ce qui change en 2020 pour les automobilistes ?

Le gouvernement a lancé toute une série de mesures pour l’année 2020. Alors qu’un durcissement du malus écologique pour les voitures polluantes est prévu, l’État sera cependant moins généreux quant au bonus écologique. D’autres mesures destinées à faire rentrer de l’argent dans le budget de l’État vont entrer en place, telles qu’un accroissement du nombre de radars et la hausse des péages. Enfin, la Loi d’Orientation des Mobilités va amener quelques nouveautés dans divers secteurs.

Durcissement du malus écologique

Le malus écologique, qui consiste en un surcoût des véhicules polluants, va être révisé en deux temps en 2020. Au 1er janvier 2020 tout d’abord, le seuil d’émission de CO2 à partir duquel le malus est implémenté va passer de 117 g/km à 110 g/km. Ce seuil prendra en compte le barème NEDC corrélé (pour Nouveau Cycle Européen de Conduite). Au 1er mars 2020, un second barème va remplacer le barème NEDC. Il s’agit du barème WLTP (Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedures), qui mesure un taux d’émission de CO2 plus proche de la réalité. Avec ce barème, le malus écologique débutera à partir de 138 g/km d’émission de CO2, car les émissions mesurées sont en moyenne 20% supérieure par rapport au NEDC corrélé. Au total, ce sont plus de 54 % des véhicules neufs qui seront concernés en 2020 par le nouveau malus écologique. Cela représente une augmentation de 17 points par rapport à 2019 ! Le malus, quant à lui, sera encore plus pénalisant, avec un montant plafonné à 20 000 € pour les voitures émettant 184g/km de CO2 et plus.

Baisse de la prime à la conversion

En contrepartie du malus écologique et pour récompenser les consommateurs souhaitant faire un effort écologique, l’État avait mis en place des primes et des bonus pour les « bons élèves ». Là encore, en 2020, il va y avoir du changement, et pas forcément dans le bon sens. La prime à la conversion, anciennement prime à la casse, est octroyée sous condition de revenu pour remplacer son ancienne voiture pour une nouvelle moins polluante. En 2020, les véhicules haut de gamme, ayant une valeur de plus de 60 000 €, ne seront plus éligibles à la prime, ce qui inclue les voitures électriques « premium ». Le seuil de taux d’émission passera de 122 g/km à 116 g/km. De plus, la prime ne concernera plus que les véhicules électriques, les Crit’Air 1, et les Crit’Air 2. Enfin, les sociétés ne pourront plus demander la prime à la conversion. Le nombre de véhicules et de personnes concernées sera alors drastiquement réduit par rapport aux années précédentes.

Diminution du bonus écologique

Le bonus écologique est le deuxième dispositif mis en place afin d’inciter les automobilistes à rouler dans un véhicule plus respectueux de l’environnement. Au 1er janvier 2020, le montant du bonus sera modifié comme suit :

  • Prime de 6 000 euros pour les véhicules inférieurs à 45 000 €,
  • Prime de 3 000 euros pour les véhicules entre 45 000 € et 60 000 €,
  • Suppression de la prime pour les véhicules supérieurs à 60 000 €,

Le bonus écologique ne vaut que pour les véhicules électriques, et ne concernera pas les hybrides rechargeables.

Augmentation des tarifs des péages

Une hausse des péages de 0,85 % en moyenne est prévue pour le 1er février 2020. Rappelons tout de même que la hausse précédemment annoncée par le secrétaire d’État chargé des Transports était supérieure à ce chiffre, évaluée entre 1 et 1,5 %. Cette hausse moins importante est en partie due au recul de l’inflation. Les nouveaux tarifs seront confirmés par le gouvernement en début d’année prochaine, donc il se pourrait qu’il y ait encore des changements d’ici là. C’est cela dit une bonne nouvelle, même s’il s’agit d’une hausse !

Implémentation de nouveaux radars

De nouveaux radars vont voir le jour en 2020. 1 200 nouveaux radars tourelles vont être installés d’ici fin 2020, alors qu’il n’y en avait eu que 400 supplémentaires en 2019. Ces nouveaux radars sont donc en passe d’être généralisés sur l’ensemble du territoire. Ils sont beaucoup plus performants, pouvant flasher jusqu’à 32 véhicules en même temps sur un total de 8 voies. S’ils ne contrôlent pour l’instant que le respect de la vitesse et des feux, ils pourront bientôt contrôler le téléphone au volant, la ceinture de sécurité, et les distances de sécurité. On s’attend ainsi à une hausse conséquente du nombre d’amendes infligées aux automobilistes.
En parallèle, le gouvernement souhaite qu’une centaine de voitures radars parcourent les routes de France d’ici la fin de l’année 2020. L’expérimentation en Normandie a, semble-t-il, porté ses fruits. De nouvelles régions seront concernées : la Bretagne, les Pays de la Loire, et le Centre-Val-de-Loire dès le début de l’année, puis les Hauts-de-France, le Grand-Est, la Bourgogne-Franche-Comté et la Nouvelle-Aquitaine d’ici fin 2020.

Changements amenés par la Loi d’Orientation des Mobilités

La Loi d’Orientation des mobilités (LOM) a été adoptée par l’Assemblée nationale le 19 novembre 2019. À l’heure où nous écrivons ces lignes, elle n’a pas encore été promulguée, devant d’abord être validée par le Conseil constitutionnel. Voici la liste des changements qu’elle prévoit et qui impacteront les automobilistes.

  • Suspension du permis de conduire si une personne fait usage de son téléphone en main tout en commettant une infraction menaçant la sécurité d’autrui (au lieu de 135 euros d’amende et 3 points retirés).
  • Retour à 90 km/h sur certaines portions des routes départementales : cela pourra se faire après avis de la Commission départementale de la sécurité routière et après une étude d’accidentalité portant sur les différentes sections de la route départementale concernée. Il sera donc rare de voir une route départementale limitée à 90 km/h dans son entièreté.
  • Mesures contre les applications considérées comme étant antiradars comme Coyote et Waze. Ces applications communautaires seront bridées dans leurs fonctionnalités signalant les radars et les contrôles routiers.
  • Création de zones à faible émission (ZEE) dans les grandes agglomérations : les véhicules polluants seront interdits de circulation à certains horaires, notamment les véhicules Diesel.
  • L’État et les départements pourront créer des voies réservées aux bus et aux voitures électriques sur les routes.
  • Les véhicules à carburants alternatifs (voitures électriques, GPL, biocarburants, etc.) bénéficieront d’un tarif réduit sur les autoroutes. En effet, les concessionnaires seront obligés de leur proposer des tarifs préférentiels. Cependant, cette mesure n’est pas rétroactive et s’appliquera lors du renouvellement ou de la modification des conventions.
  • Lorsque le seuil autorisé de forte pollution sera dépassé ou qu’il risquera d’être dépassé, une restriction systématique de circulation sera mise en place par les autorités compétentes, comme c’est déjà le cas à Paris par exemple.

 

Globalement, 2020 ne sera pas un cru apprécié des automobilistes, la croisade du gouvernement contre les véhicules polluants se poursuit à bon rythme et cela ne semble pas prêt de s’arrêter.

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