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Dacia fracasse tout avec une voiture électrique à 15 000 € : miracle ou mirage ?


L’Evader : la réponse low-cost aux géants chinois

Dacia n’est pas du genre à faire dans la dentelle. Son prochain joujou, l’Evader, promet de bousculer les règles du jeu. Alors que le monde automobile s’empêtre dans des SUV suréquipés et des citadines à prix stratosphérique, la marque roumaine — décidément l’un des derniers bastions du bon sens — dégaine une électrique à moins de 15 000 euros (bonus déduit). Oui, vous avez bien lu.

Dacia Spring de 2025

© HE&ME/BEAM
Dacia Spring de 2025, en attendant la Dacia Invader pour 2027

Le contexte est simple : la Spring, bien qu’un carton commercial, accuse le coup sur l’autel des performances, du design et même du badge « made in China ». L’Evader, c’est la riposte. Une voiture pensée en Europe, assemblée à Tanger, et positionnée pile là où ça fait mal : au portefeuille des constructeurs chinois.

Le pari ? Séduire les conducteurs rationnels qui n’ont ni l’envie ni les moyens de claquer 30 000 € pour aller chercher le pain. Et Dacia sait faire : en s’alliant à la future Renault Twingo électrique, elle récupère une base technique fiable, éprouvée, et surtout économique.

Une mécanique sans fioritures… et bourrée de débrouille

À bord de l’Evader, point de gadgets inutiles ou d’écrans façon home cinéma. Dacia revient à l’essentiel : quatre roues, un volant, une batterie, et zou. La magie opère grâce à la plateforme AmpR Small, partagée avec Renault. Une base conçue pour l’électrique, mais sans les raffinements ruineux qui font grimper la facture.

Prisé électrique de la Dacia Spring de 2025

© Cetadi Prod / Thomas CORTESI

Et là où tout constructeur prend généralement cinq ans pour accoucher d’un modèle, Dacia le fait en seize mois chrono. L’idée ? Réduire les coûts en adoptant des méthodes de conception agiles, en piochant des composants déjà rentabilisés ailleurs, et en rognant sur tout ce qui n’est pas indispensable à la conduite.

En somme, un design intelligent et sans prétention, avec des roues de bonne taille, un intérieur fonctionnel et un poids contenu. Exit les promesses fumeuses et place à la débrouillardise bien huilée. Bref, un OVNI dans le marché saturé des électriques haut de gamme.

Des chiffres qui flirtent avec l’incroyable… ou l’illusoire

On l’annonce sous la barre symbolique des 15 000 euros, une fois le bonus écologique dans la poche. Sans aide ? L’étiquette grimpe autour des 18 à 19 000 €. Encore loin des sommets indécents du segment, mais plus assez « miraculeux » pour faire pleurer les financiers. Pourtant, c’est là que Dacia tape fort : sur le prix psychologique, celui qui fait hésiter entre une voiture ou un scooter électrique, un leasing ou un vélo cargo.

Côté technique, les chiffres sont soigneusement… flous. On sait que l’autonomie sera meilleure que celle de la Spring, ce qui nous place dans les 300 km WLTP à la louche. Largement suffisant pour une citadine. La recharge ? Pas encore précisée, mais on ne s’attend pas à du 200 kW, soyons sérieux. Ce sera lent, mais suffisant. Dacia a toujours préféré une bonne rallonge de prise électrique à une promesse de supercharge.

Tout cela nous mène à une évidence : la voiture ne joue pas dans la même cour que les Tesla, Peugeot e-208 ou Fiat 500e. Elle les contourne. Et elle pourrait bien les faire tomber de leur piédestal en les battant là où ça fait le plus mal : la caisse enregistreuse.

Les chausse-trapes qui pourraient tout gâcher

Mais attention à ne pas foncer tête baissée vers ce mirage à 15 000 euros. Le vrai prix dépendra cruellement du bonus écologique, ce petit coup de pouce de l’État qui, s’il saute, fera grimper l’Evader d’un coup sec dans la catégorie « ouch ». Sans cette aide, on parle de presque 19 000 €, un tarif qui commence à chatouiller des modèles plus sexy et mieux équipés.

Dacia va dévoiler pour 2027 une nouvelle voiture, la Dacia Invader à moins de 15 000 euros

© Cetadi Prod / Thomas CORTESI

Et c’est là que le bât blesse. Car Dacia, fidèle à sa philosophie, ne propose que l’essentiel. Pas de conduite autonome, pas de régulateur adaptatif ni de climatisation tri-zone. Juste l’indispensable. Ce qui, dans un monde habitué aux écrans partout et à l’assistanat numérique, peut paraître spartiate. Et quand des marques chinoises comme BYD ou MG inondent le marché avec des voitures bourrées de technologies pour quelques billets de plus, la comparaison devient féroce.

Le défi de Dacia est clair : rester la marque du bon sens sans passer pour la marque du renoncement. L’Evader doit séduire les pragmatiques, pas donner des armes aux haters.

Résumé en 5 points

  • L’Evader vise un prix choc à moins de 15 000 € bonus déduit, une offensive directe contre les électriques trop chères.

  • Assemblage au Maroc, base technique Renault : Dacia optimise pour frapper vite et fort.

  • Pas d’autonomie officielle mais on attend environ 300 km WLTP, suffisant pour la ville.

  • Prix hors bonus autour de 18–19 000 €, ce qui pourrait refroidir sans aides publiques.

  • Un pari risqué face à la concurrence chinoise suréquipée, mais Dacia joue la carte du minimalisme malin.

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