La Honda Prelude 2026 va diviser les puristes (et c’est tant mieux)

Honda refait jouer la nostalgie… mais à sa sauce

Elle s’était éclipsée dans un soupir, quelque part entre l’époque des walkmans et les Nokia incassables. La Honda Prelude, star des années 80-90, revient enfin, et cette fois, elle a décidé de tromper tout le monde. Non pas avec une vraie boîte de vitesses manuelle, mais avec une simulation qui ferait passer Hollywood pour un documentaire.

Honda, dans un éclair de génie ou de malice – on hésite encore – ressuscite ce nom mythique, vingt ans après l’avoir envoyé à la retraite. Pas question de refaire une énième Civic bodybuildée ou un SUV ennuyant. Non, ici, le constructeur nippon joue la carte du coupé hybride, chic et agile, avec pour mission de coller un grand coup de pied dans la fourmilière des voitures plaisir… sans aller jusqu’à faire hurler Greta.

La Prelude nouvelle version se positionne comme un entre-deux générationnel. Elle ne veut pas effrayer le jeune cadre qui sort d’une Tesla Model 3, mais elle aimerait bien réveiller l’ado qui sommeille chez lui, celui qui tapissait sa chambre de posters de NSX.

Une architecture sérieuse pour un coupé qui ne se prend pas au sérieux

Sous ses airs de ballerine japonaise, la Prelude repose sur du sérieux. Honda a repris la plateforme de la Civic e:HEV, y a greffé son système hybride maison – un 2.0 L atmosphérique couplé à deux moteurs électriques – et a enrobé le tout dans une robe de coupé affûtée. Le résultat : environ 184 chevaux, un 0 à 100 km/h discret, mais un agrément de conduite redoutable en ville comme sur départementale.

Mais ce qui fait grincer les dents des puristes, c’est la fausse boîte de vitesses. Oui, vous avez bien lu. Le mode S+ Shift simule des passages de rapport, avec vibrations artificielles, sons de moteur modifiés et réactivité calibrée pour flatter l’égo du conducteur. À défaut d’un embrayage, on vous offre un théâtre embarqué. Est-ce que ça marche ? Et comment. Est-ce que c’est du flan ? Complètement.

On peut sourire devant cette mascarade, mais il faut reconnaître une chose : c’est diablement bien fait. Mieux, c’est fun. Et c’est peut-être ça le vrai crime de cette Prelude : oser faire plaisir à son conducteur dans un monde qui vous demande de rouler comme un moine tibétain.

Un comportement plus sportif qu’il n’y paraît

Si vous pensiez que cette Prelude était un vulgaire concept-car pour salons bien éclairés, détrompez-vous. Une fois au volant, le doute n’est plus permis. Le châssis est rigide, l’essieu avant élargi apporte un grip bluffant, et le train arrière, rigide lui aussi, évite les comportements de SUV pataud que Honda affectionne parfois un peu trop.

Certes, avec une direction un poil trop légère à basse vitesse, on est loin d’un scalpel façon MX-5. Mais dès que le rythme s’accélère, la voiture entre dans une sorte de transe équilibrée, comme si chaque virage devenait une note sur une portée musicale – synthétique, mais plaisante.

Les suspensions, adaptatives, ne se contentent pas de gommer les imperfections : elles ajustent la posture de la Prelude avec une finesse de ballerine et la ténacité d’un catcheur japonais. Résultat : vous avez l’impression de piloter une voiture bien plus chère. Et tout cela, sans une seule goutte de sueur sur le levier de vitesses… puisqu’il n’y en a pas.

Une Type S à l’horizon… et plus si affinités ?

Mais Honda ne s’arrête pas là. Si l’on en croit les bruits qui fuient dans les couloirs des salons automobiles, une Prelude Type S – prévue pour fin 2026 – serait dans les cartons. On parle d’une puissance flirtant avec les 300 chevaux, toujours via une motorisation hybride revue et corrigée, voire intégrant un système de transmission intégrale électrique.

Et ce n’est pas tout. Une Prelude Type R, plus radicale encore, pourrait voir le jour d’ici 2027. Objectif ? Faire taire les mauvaises langues qui se plaignent que tout est faux sous ce capot. Là, Honda voudrait montrer les muscles, avec une cavalerie électrifiée et un comportement digne de son blason Type R.

Mais on vous le dit tout net : si ces versions extrêmes voient le jour, elles devront trouver l’équilibre entre technologie tapageuse et vraie sportivité. Car une Prelude, même sous ampères, reste un symbole : celui d’un coupé japonais, fun, accessible et un tantinet décalé.

À retenir en 5 points

• La Honda Prelude revient après 20 ans, en version hybride coupé deux portes.

• Elle simule une boîte de vitesses manuelle via le mode S+ Shift.

• Son châssis affûté et ses suspensions adaptatives offrent une vraie qualité de conduite.

• Des versions plus sportives (Type S, Type R) sont attendues dès 2026.

• Elle incarne une nouvelle idée du plaisir automobile : sans embrayage, mais avec du style.