Mazda 6e : la berline électrique à prix choc qui va faire trembler Tesla ?
Mazda 6e : une berline électrique à prix canon… mais made in Chine
Mazda 6e. Un nom qui, sur le papier, évoque le raffinement japonais, la rigueur mécanique nippone, et la tradition d’ingéniosité à la sauce Hiroshima. Mais dans les faits ? C’est un tout autre parfum. Celui du jasmin industriel de Chongqing. Car cette berline est fabriquée en Chine, en collaboration avec Changan, et elle reprend ni plus ni moins que les dessous d’un modèle chinois déjà existant (la Deepal SL03). Autant dire qu’on est loin du sabre forgé à la main.
Mais soyons justes : cette stratégie est plutôt maligne. Grâce à cette alliance sino-japonaise, Mazda peut proposer une berline électrique de 4,90 m à partir de 42 950 €, soit bien moins cher que ses rivales directes (une Tesla Model 3 ou une Hyundai Ioniq 6 en coûtent minimum 6 000 à 8 000 de plus). Et sans rogner sur les équipements : affichage tête haute, sièges électriques chauffants, sellerie semi-cuir… Tout y est, comme dans un menu dégustation sans les prix étoilés.
Alors, vrai bon plan ? Oui, si vous acceptez que sous la carrosserie élégante, ce ne soit pas vraiment du 100 % Mazda. L’ADN japonais, dans cette histoire, tient surtout au logo sur le capot. Mais après tout, un bon plat chinois sous cloche japonaise, ça peut plaire aussi.
Charme trompeur à l’intérieur… et ergonomie douteuse
Quand on ouvre la portière, l’effet est immédiat : l’intérieur flatte l’œil. Cuir, suédine, inserts satinés… L’ambiance est chic, presque premium. On pourrait s’y croire, à défaut d’y rester longtemps conquis. Parce qu’à l’usage, le charme se craquèle.
Prenez l’écran central, par exemple : 14,6 pouces de diagonale, et une réactivité digne d’un smartphone de 2012. La navigation est lente, les menus pas franchement intuitifs, et les touches tactiles semblent pensées par un stagiaire en design interactif. Il faut parfois plisser les yeux et prier pour ne pas activer le dégivrage en voulant régler la clim.
L’espace à bord est quant à lui honorable sans excès : à l’avant, rien à signaler, et à l’arrière, les grands gabarits ne se plaindront pas trop. Mais le coffre, lui, affiche une ouverture peu pratique malgré un volume correct de 428 litres. Mazda aurait pu faire mieux… ou juste y penser.
Performances et autonomie correctes… mais sans esbroufe
Sur la fiche technique, la Mazda 6e aligne des arguments respectables. Deux versions sont proposées : une de 258 ch avec batterie de 68,8 kWh, et une de 245 ch avec batterie de 80 kWh. Les deux en propulsion, évidemment. Et si l’on vous dit que la plus petite batterie recharge à 200 kW contre seulement 90-95 kW pour la grosse… vous commencez à voir le paradoxe.
Car plus grosse batterie ne signifie pas meilleure expérience. La version à 80 kWh, en théorie capable d’aller jusqu’à 552 km (norme WLTP), pourrait bien passer plus de temps à charger qu’à rouler, vu la vitesse de recharge en berne. C’est un peu comme acheter une piscine olympique… et la remplir au goutte-à-goutte.
Côté performances, pas de quoi faire transpirer une Tesla Model 3, mais la Mazda 6e tient la route. Le 0 à 100 km/h est abattu en 7,6 à 7,8 secondes, selon les versions. Suffisant pour doubler, pas pour impressionner. En clair, la Mazda 6e n’est pas là pour faire la course, mais pour faire le trajet. Et ça, certains conducteurs apprécieront. D’autres, un peu moins.
Entre ambition et compromis : bilan nuancé pour la Mazda 6e
Mazda joue ici une partition complexe. Avec la 6e, la marque propose une berline spacieuse, bien équipée, joliment dessinée, et surtout très bien positionnée côté tarif. À ce jeu-là, rares sont les concurrentes qui peuvent suivre.
Mais derrière les chiffres flatteurs se cache un produit composite, dont l’origine chinoise transparaît parfois dans les détails : ergonomie hésitante, direction légère sans réel retour d’information, conduite un peu molle. Ceux qui espèrent retrouver l’ADN dynamique d’une Mazda6 thermique risquent d’être déçus.
Finalement, la Mazda 6e est une voiture honnête, avec un bon rapport prestations/prix, mais sans le supplément d’âme qui faisait la singularité des vraies Mazda. Une électrique qui a tout misé sur la raison… en oubliant un peu la passion.
En résumé :
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Positionnement tarifaire ultra-compétitif, entre 42 950 € et 44 950 €.
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Design séduisant, habitacle soigné mais ergonomie perfectible.
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Autonomie correcte (jusqu’à 552 km), mais vitesse de recharge frustrante sur la grosse batterie.
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Comportement routier sage, peu de sensations au volant.
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Un choix malin pour les pragmatiques, moins pour les passionnés.
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