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Mercedes CLA électrique : la voiture qui tient 750 km… mais à quelle allure ?


Avant Mercedes CLA Electrique

Crédit photo : Auto Plus

La nouvelle CLA électrique : coup de foudre ou coup de bluff ?

Mercedes a levé le voile sur sa nouvelle CLA électrique avec un sens de la mise en scène digne d’un magicien en smoking blanc. Il faut dire que le constructeur ne manque pas de culot : exposée sous les projecteurs d’un salon auto, la CLA nouvelle génération déballe son profil de berline racée, affûtée comme une lame et flanquée de lignes tendues qui crient « premium » à chaque centimètre.

Sous cette robe élégante, on retrouve un nouveau moteur électrique de 238 ch accouplé à une batterie de 82 kWh. Et attention : Mercedes annonce jusqu’à 750 km d’autonomie avec la version la plus optimisée. Oui, tu as bien lu. 750. Soit plus que le trajet Paris–Nice d’une traite, sans charger. Enfin, sur le papier. Car ce genre de promesse, c’est un peu comme dire qu’on peut traverser l’Atlantique avec un pédalo. En laboratoire, peut-être. Dans la vraie vie, c’est autre chose.

Mais ne soyons pas mauvaise langue tout de suite. La CLA électrique affiche aussi un Cx ultra bas de 0,23, ce qui en fait l’une des berlines les plus aérodynamiques de sa catégorie. Il faut bien que les ingénieurs justifient leur salaire quelque part. L’habitacle, lui, est une ode au minimalisme chic, avec un écran qui fait la taille d’une tablette de salon, des matériaux qui caressent l’ego et un système MBUX qui t’appelle presque par ton prénom.

Bref, tout est réuni pour faire de cette CLA la coqueluche des urbains branchés et des cadres qui veulent « switcher au vert » sans renoncer à leur standing. Mais avant d’ouvrir le champagne, encore faut-il que les chiffres tiennent la route…

Arrière Mercedes CLA électrique

Crédit photo : Auto Plus

Dans les coulisses de l’autonomie : ce que Mercedes promet vs ce que le compteur affiche

Ah, l’autonomie. Le Graal des véhicules électriques. Mercedes annonce donc fièrement jusqu’à 750 km. Mais comme souvent, la vérité commence là où s’arrête le communiqué de presse. Dès qu’on sort du labo et qu’on pose ses roues dans le monde réel — ce monde peuplé de bouchons, de clim’ et de montée d’autoroute — la belle performance commence à fondre plus vite qu’un glaçon sous un capot noir en août.

Les premiers tests révèlent une autonomie réelle d’environ 460 à 500 km, selon les conditions. Ce qui reste très honorable, mais on est loin des 750 annoncés. Il suffit de monter un peu dans les tours, d’abuser du chauffage ou de conduire sous la pluie pour que l’autonomie fonde à vue d’œil. Et ne parlons pas des trajets sur autoroute, où les 130 km/h réglementaires transforment la batterie en passoire. On parle alors d’un plafond à 400 km, voire moins.

Mais tout n’est pas noir : la gestion thermique est redoutablement efficace, et la CLA est capable de récupérer pas mal d’énergie en ville grâce à un freinage régénératif bien calibré. Ajoute à cela une plateforme électrique qui partage beaucoup avec la EQXX de démonstration, et tu obtiens une berline qui sait rester sobre… quand elle le veut bien.

En revanche, côté recharge, c’est un peu la gueule de bois. Le pic à 250 kW annoncé n’est atteint que dans des conditions idéales. Le plus souvent, il faudra te contenter d’un 150 à 180 kW sur les bornes rapides, soit environ 30 minutes pour passer de 10 à 80 %. Pas mal, mais pas révolutionnaire.

L’épreuve du réel : Munich → Venise sans recharger — légende ou exploit ?

Mercedes a organisé un road-trip test entre Munich et Venise, soit environ 560 km, avec la CLA électrique. L’objectif ? Montrer que cette berline pouvait faire le trajet d’une traite, sans recharge. Et devine quoi ? Elle l’a fait. Champagne ? Pas si vite.

D’abord, les conditions étaient idéales : météo clémente, pas de circulation, conduite coulée et parcours soigneusement choisi. C’est un peu comme réussir à courir un marathon… en descente, avec le vent dans le dos. Oui, la voiture a tenu, mais à quel prix ? Les journalistes à bord ont adopté une conduite monacale : pas de clim, pas de dépassement musclé, des pointes à 110 km/h là où d’autres auraient mis le pied dedans.

Cela dit, il faut reconnaître une chose : la CLA est endurante. Même avec une batterie qui n’est pas la plus grosse du marché, elle a su tirer parti de son aérodynamisme et de son efficience pour aller loin. Très loin. Plus loin que certaines Tesla avec batterie XXL.

Mais attention, ce genre d’exploit ne reflète pas l’usage quotidien. Si tu veux jouer au pilote de rallye ou simplement ne pas te sentir coupable d’allumer la ventilation, il faudra recharger plus souvent. Et là, l’expérience change de ton. Car même si les bornes rapides se multiplient, l’infrastructure reste inégale, surtout hors des grands axes.

Bref, ce road-trip sent un peu la mise en scène. Impressionnant ? Oui. Reproductible ? Seulement si tu roules comme un moine tibétain sous Lexomil.

À qui s’adresse vraiment cette nouvelle CLA électrique ?

Alors, qui est le client idéal pour cette CLA 100% électrons ? Certainement pas celui qui cherche une voiture économique. Avec un tarif qui devrait démarrer autour de 55 000 €, la CLA vise les CSP++ qui veulent rouler vert sans rouler pauvre.

Elle n’est pas non plus pour ceux qui ont besoin de place : le coffre est réduit, l’espace arrière mesuré, et les grands gabarits risquent de se sentir un peu à l’étroit. Non, ici on parle d’un objet de statut, un statement écolo-chic pour ceux qui trouvent que la Model 3 manque d’âme et que la BMW i4 ressemble à un grille-pain haut de gamme.

Elle coche toutes les cases du daily driver urbain : efficace, confortable, bien finie, avec un vrai plaisir de conduite. Mais dès qu’on sort des sentiers battus, elle rappelle à l’ordre : autonomie réelle plus modeste que promis, temps de recharge variables, réseau de bornes capricieux.

En somme, cette CLA n’est pas la voiture du peuple. C’est la voiture de celui qui peut se permettre de ne pas s’inquiéter de l’autonomie, parce qu’il a deux autres voitures au garage, un chargeur à domicile, et le luxe de ne jamais être pressé. Ou de simplement vouloir crâner devant la boulangerie bio du coin. Et là, elle excelle.

Intérieur Mercedes CLA électrique

Crédit photo : Auto Plus

En résumé

  • Mercedes promet jusqu’à 750 km d’autonomie, mais en réalité, compte plutôt entre 400 et 500 km.

  • Le design est soigné, l’intérieur premium et l’efficience réelle, mais sous conditions.

  • Le test Munich–Venise a été réussi, mais uniquement avec une conduite extrêmement sobre.

  • Recharge rapide correcte, mais pas révolutionnaire : de 10 à 80 % en environ 30 minutes.

  • Elle s’adresse avant tout à une clientèle aisée, urbaine et exigeante, plus sensible au prestige qu’à la praticité absolue.

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