Renault 5 vs Nissan Micra : et si la vraie surprise venait du Japon ?

Un positionnement électrique déroutant

C’était pourtant simple : faire renaître une citadine mythique, lui greffer un moteur électrique, et dérouler le tapis rouge. Renault a dégainé la R5 avec des yeux de manga et des ambitions patriotiques. Nissan, son partenaire discret, a attendu patiemment pour dévoiler sa version… la Micra électrique. Et là, surprise : elle ressemble davantage à une déclaration d’intention qu’à une copie de la R5.

La Micra de 2025, loin d’être un recyclage rapide, repose certes sur la même plateforme AmpR Small, mais envoie un message clair : « je ne suis pas une sous-R5 ». Avec ses airs de petite citadine chic venue d’Osaka plutôt que d’une arrière-cour de Boulogne-Billancourt, elle tranche. Son gabarit est contenu (3,99 m), sa bouille rétro-futuriste et ses phares ronds évoquent plus une envie d’exister par elle-même que de suivre une tendance.

Le message est limpide : Nissan vise un public plus pointu, urbain et à la recherche de différence sans extravagance. Une citadine électrique, oui, mais avec une identité. Pas besoin de moustache gauloise ni de clin d’œil à la France d’antan.

Une stratégie tarifaire calibrée au millimètre

Là où Renault tente de faire croire que sa R5 est une sorte de cadeau bonus, Nissan n’essaie même pas de cacher ses ambitions tarifaires avec cette Nissan Micra. C’est carré, clair, presque brutal.

Le ticket d’entrée pour une Micra avec batterie de 40 kWh (300 km d’autonomie) : environ 28 000 €, bonus écologique non déduit. Pour ceux qui aiment voir plus grand, la version 52 kWh atteint les 410 km WLTP et flirte avec les 33 500 à 36 000 €. Et là, on pourrait croire à une inflation nippone malvenue… sauf qu’en face, la Renault 5 débute à 24 990 €, mais grimpe à plus de 31 000 € dans sa version Techno.

Alors oui, la Micra est plus chère sur l’entrée de gamme, mais plus généreuse en autonomie et en prestations dès le départ. Ce n’est pas un gadget à mettre sous le sapin, c’est une citadine électrique sérieuse, bien finie, construite pour durer – et pour faire mieux que sa cousine, sans jamais hausser le ton.

Le choix est là, comme un sushi au milieu d’un buffet de fromages : plus discret, mais nettement plus fin dans l’exécution.

Une cousine qui a ses atouts

Soyons clairs : la Nissan Micra n’est pas venue pour jouer les doublons. Si elle partage l’ossature de la Renault 5, elle revendique des choix techniques et esthétiques bien à elle. Et dans ce concert de citadines électriques, ça compte.

D’abord, l’autonomie. Avec 300 km en version 40 kWh et 410 km avec le pack de 52 kWh, la Micra se permet de dépasser la Renault 5, qui plafonne à 400 km en cycle WLTP dans sa configuration la plus ambitieuse. Pas une révolution, mais dans un monde où le moindre kilomètre compte, c’est un point marqué pour le Japon.

Et puis il y a le freinage régénératif, ce détail qui change tout en ville : quatre niveaux de régénération, un vrai mode « one pedal drive »… bref, une Micra bien plus aboutie sur ce point que la Renault 5 à son lancement, qui s’était contentée de l’essentiel. Dans les bouchons, c’est du beurre. Sur les routes sinueuses, c’est du plaisir.

Esthétiquement, on peut débattre pendant des heures – mais la Micra ose. Son look néo-rétro japonisant tranche avec la R5 : exit les clins d’œil appuyés à la nostalgie tricolore, place à une silhouette tout en courbes, des phares ronds comme des mochi, et une planche de bord à la sobriété toute nipponne. Moins tape-à-l’œil, mais plus élégant ? Chacun jugera.

TARIF DES PRINCIPALES OPTIONS (en € TTC)

Fabrication européenne et ambitions claires pour la  nouvelle Nissan Micra

C’est ici que la Micra joue la carte parfaite : elle est fabriquée à Douai, dans le même atelier que sa cousine Renault. Bonus écologique garanti. Label « Made in France » aussi. De quoi séduire les électeurs de tous bords et les automobilistes en quête de conscience écologique sans renoncer à un produit fiable et bien fini.

Mais surtout, Nissan ne cache plus ses ambitions : la Micra est taillée pour les flottes professionnelles et les particuliers un peu plus exigeants. Pas pour faire du volume, mais pour s’installer doucement comme une référence. Dans une ville, on préférera son confort, sa technologie bien pensée et ses finitions un cran au-dessus. Dans les concessions, elle ne sera pas bradée, mais elle assumera chaque centime de son tarif.

Elle ne fait pas de bruit, mais elle marque les esprits. Et peut-être, juste peut-être, la R5 a trouvé une adversaire qui ne joue pas à armes égales, mais à stratégie supérieure.

À retenir

• Autonomie supérieure à la Renault 5 avec la version 52 kWh (jusqu’à 410 km WLTP)

• Freinage régénératif à 4 niveaux avec mode “one pedal drive”, absent sur la R5 au lancement

• Design néo-rétro japonisant, plus sobre que la nostalgie assumée de la Renault

• Production en France (Douai), éligible au bonus écologique

• Tarifs proches mais prestations plus abouties, surtout dans les finitions supérieures