Elon Musk défie la loi avec Tesla : Pourra-t-on bientôt envoyer des SMS en conduisant

 Tesla, sous l’impulsion d’Elon Musk, veut autoriser ses conducteurs à envoyer des SMS en conduisant via son système de conduite autonome. Une annonce choc qui soulève des interrogations techniques, juridiques et éthiques, tant en Europe qu’en Chine, où l’approbation du FSD est attendue pour 2026.

Le contexte technologique actuel de la conduite assistée chez Tesla

Depuis plusieurs années, Tesla occupe le devant de la scène technologique avec son système de conduite assistée, le Full Self-Driving (FSD). Déjà intégré à des milliers de véhicules à travers le monde, ce logiciel continue de s’améliorer via des mises à jour régulières, rendues possibles par une stratégie unique : l’utilisation massive des données collectées auprès des conducteurs. Le système FSD est basé sur un ensemble de capteurs, caméras et un traitement algorithmique avancé, visant à automatiser partiellement ou totalement la conduite.

Bien que présenté comme autonome, ce système reste à ce jour dans la catégorie SAE Niveau 2 (conduite assistée), ce qui signifie que le conducteur doit garder les mains sur le volant et rester attentif à tout moment. Toutefois, les ambitions de Tesla vont bien plus loin : la promesse d’une conduite totalement autonome semble de plus en plus pressante, notamment à travers les annonces tonitruantes de son PDG.

La promesse de Elon Musk : envoyer des SMS au volant et ses implications

Début novembre 2025, Elon Musk a une nouvelle fois pris de court l’industrie automobile en déclarant que les conducteurs Tesla pourraient bientôt envoyer des SMS sans toucher leur téléphone, en pleine conduite. D’après lui, cette fonction serait disponible d’ici un à deux mois, grâce à l’évolution de la version FSD v12. Le système s’appuierait sur l’intelligence artificielle générative et sur un pilotage entièrement autonome pour permettre aux usagers de rédiger et envoyer des messages sans interaction manuelle.

Mais cette promesse soulève de nombreuses questions : techniquement, la fiabilité du FSD est encore remise en cause, avec de multiples exemples de comportements erratiques sur la route. Juridiquement, cette idée semble encore plus difficile à mettre en œuvre (ce que nous aborderons dans la troisième partie). Enfin, sur le plan éthique, permettre aux conducteurs de détourner leur attention de la route, même avec une supervision algorithmique, reste un sujet de controverse majeur.

En attendant, cette annonce s’inscrit dans une stratégie bien connue de Musk : maintenir l’attention médiatique autour de Tesla et faire pression sur les régulateurs pour accélérer la reconnaissance du FSD comme un système véritablement autonome.

Crédit : Fondation de la route

La réglementation et les freins juridiques en Europe et notamment en France

Si Elon Musk envisage un futur proche où l’on pourra envoyer des SMS en conduisant, la législation européenne, et en particulier française, est catégorique : toute distraction au volant est strictement interdite. En France, l’article R412-6-1 du Code de la route interdit explicitement l’usage du téléphone portable, même posé sur les genoux, sauf en cas de système mains libres. Envoyer un SMS reste passible d’une amende de 135 € et d’un retrait de 3 points sur le permis.

Face à cela, la perspective d’une conduite réellement autonome permettant de déléguer totalement le contrôle à la voiture n’a aucun fondement légal à ce jour sur le territoire européen. Le niveau d’autonomie reconnu par l’Union européenne se limite au niveau 3 dans certains cas très encadrés, avec une responsabilité toujours partagée avec le conducteur. Or, le FSD de Tesla est encore considéré au niveau 2, ce qui rend tout usage non attentif du conducteur potentiellement illégal.

Le contraste est fort entre les ambitions de Tesla et la prudence réglementaire européenne. Les autorités françaises ne laissent aucune ambiguïté : même une voiture autonome ne peut justifier un usage actif du téléphone au volant. Tesla devra convaincre non seulement les ingénieurs, mais aussi les législateurs.

Le marché international : l’enjeu de la Chine et l’approbation attendue

Face aux blocages européens, Tesla semble miser sur le marché chinois pour valider sa technologie de conduite autonome. Elon Musk a récemment affirmé que la Chine pourrait approuver totalement le FSD dès début 2026. Cette déclaration intervient après plusieurs visites discrètes de Musk à Pékin et Shanghai, visant à rassurer les autorités locales sur la gestion des données sensibles générées par le FSD.

Le gouvernement chinois impose des règles très strictes sur les technologies étrangères, notamment en matière de géolocalisation et de traitement des données. Tesla a déjà dû adapter ses serveurs pour héberger localement les informations collectées sur le territoire. Mais la Chine, consciente des enjeux économiques et technologiques, pourrait devenir le premier pays à légaliser l’usage complet du FSD sur ses routes, offrant à Tesla une validation cruciale.

Cette perspective s’inscrit aussi dans une compétition mondiale où les États-Unis, l’Europe et la Chine veulent chacun dicter les standards de la voiture autonome. Pour Tesla, une validation chinoise permettrait non seulement de renforcer sa crédibilité, mais aussi d’obtenir un effet domino vers d’autres marchés plus frileux. Reste que l’alignement entre la promesse technologique et la réalité juridique est encore loin d’être atteint.

En résumé :

• Tesla promet d’envoyer des SMS en conduisant grâce à son système de conduite autonome FSD.

• Elon Musk annonce une disponibilité de cette fonctionnalité d’ici deux mois, malgré les limites actuelles du système.

• La France et l’Europe interdisent strictement l’usage du téléphone au volant, même dans un contexte d’assistance avancée.

• La Chine pourrait devenir le premier pays à valider complètement le FSD, dès 2026.

• Tesla joue gros sur le plan juridique, technologique et commercial dans sa quête du véhicule autonome.