Ce SUV iconique va disparaître… et il ne fera plus de bruit du tout
Mutation thermique → électrique : pourquoi le Touareg doit changer
Volkswagen est en train d’euthanasier l’un de ses plus gros bébés, et le tout dans un silence presque pudique. Le Touareg, ce mastodonte bourgeois aux gènes germano-sportifs, vit ses derniers instants en version thermique. Et ce n’est pas une surprise : entre la pression des réglementations européennes, la frénésie électrique du marché chinois et les normes de CO₂ qui donnent des sueurs froides aux ingénieurs, la combustion interne est devenue un luxe que même les Allemands ne peuvent plus s’offrir.
Il faut dire que le Touareg a toujours joué les gros bras : V6, V8, diesel ou essence, avec parfois une touche d’hybridation légère, mais jamais assez pour faire taire les écologistes ou attendrir les douaniers du CO₂. Résultat : à l’heure où même Porsche sacrifie ses icônes, le Touareg devient un dinosaure dans un monde qui n’a plus de place pour les diplodocus thermiques.
Derrière cette décision, il y a évidemment des réalités de coûts. Le développement d’un gros SUV thermique en 2025, c’est l’équivalent de miser sur le minitel en plein boom de la fibre optique. Volkswagen préfère jeter ses milliards dans la plateforme électrique SSP, prévue pour porter tous ses espoirs d’ici la fin de la décennie. Et comme toujours, ce sont les gros modèles qui ouvrent la voie – ou qui finissent dans le fossé.
Ce que l’on sait du futur ID. Touareg
Officiellement, Volkswagen n’a pas encore dégainé le nom “ID. Touareg”. Mais les indices s’alignent comme les LED sur la calandre d’un concept-car. Le remplaçant thermique sera 100 % électrique, basé sur la future plateforme SSP, censée fusionner le meilleur des architectures actuelles (MEB, PPE, etc.). Une promesse technique ambitieuse : plus d’autonomie, une recharge plus rapide, un espace intérieur réinventé… Bref, tout ce qu’on attend d’un SUV de demain, sauf peut-être une âme.
Côté design, le futur Touareg électrique devrait abandonner la carrure “banquier de Francfort en RTT” pour un look plus fluide, plus aérodynamique, et surtout, plus compatible avec les normes d’efficience énergétique qui transforment tous les SUV en suppositoires géants. À l’intérieur, attendez-vous à un cockpit numérique XXL, des matériaux “écoresponsables” (mais toujours avec une touche premium allemande), et une assistance à la conduite de niveau presque autonome – parce que conduire, c’est devenu ringard.
Enfin, le positionnement reste flou, mais on peut parier que le prix grimpera aussi vite que le nombre de capteurs à bord. Ce futur Touareg électrique ne sera pas une voiture pour tout le monde. Il visera une clientèle aisée, technophile, urbaine… et sans trop de scrupules à brancher un SUV de deux tonnes sur une prise domestique.
Conséquences pour l’industrie, le marché et la gamme VW
Le passage du Touareg à l’électrique, ce n’est pas juste une affaire de batterie et de watts. C’est un véritable séisme industriel pour Volkswagen. Pour produire ce futur mastodonte branché, le groupe réorganise ses usines, déplace ses chaînes, et injecte des milliards dans des infrastructures qu’il espère encore rentables en 2040. Rien que ça.
C’est un pari dangereux. Car le SUV haut de gamme thermique représentait une vache à lait confortable. Avec des marges généreuses et des options qui faisaient gonfler la facture plus vite qu’un pneu de secours mal monté, le Touareg était une valeur sûre. À l’électrique, tout est plus compliqué : batteries hors de prix, matières premières instables, et clients encore frileux à l’idée de traverser la France avec une autonomie « théorique ».
Mais VW n’a plus le choix. La marque doit verdir sa vitrine si elle veut survivre dans un monde où l’Europe interdit le thermique en 2035 et où la Chine dicte le tempo de l’innovation. Le futur Touareg électrique devra donc incarner ce virage stratégique : luxe, technologie, et zéro émission. À défaut de bruit de moteur, il faudra du silence… mais aussi du panache.
Risques, défis et opportunités
Faire évoluer le Touareg, c’est aussi faire évoluer une clientèle. Le type de conducteur qui choisissait un V6 diesel avec intérieur cuir et suspensions pneumatiques ne va pas se ruer sur une version full-électrique juste parce que VW le dit. Il va falloir convaincre, rassurer, et séduire, tout en gérant la complexité technique d’un tel vaisseau électrique.
Car les défis sont nombreux : production de batteries, approvisionnement en lithium et cobalt, réseaux de recharge à la traîne, poids du véhicule qui explose, et coûts qui explosent avec. Volkswagen va devoir marcher sur des œufs tout en courant un sprint. Pas simple.
Mais il y a aussi des opportunités. En s’attaquant à l’électrification de ses modèles phares, VW envoie un signal fort : la transition n’est plus une option, c’est la nouvelle norme. Cela pourrait redorer l’image d’un constructeur encore marqué par le Dieselgate, et positionner le futur Touareg comme un symbole de renouveau, à la fois technologique et éthique.
D’ici 2030, le paysage automobile aura changé à jamais, et ceux qui n’auront pas su pivoter finiront dans les pages des livres d’histoire. Volkswagen, avec ce futur Touareg électrifié, espère ne pas faire partie des oubliés.
En résumé : 5 points à retenir
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Le Volkswagen Touareg thermique vit ses dernières heures, condamné par les normes environnementales.
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Son remplaçant sera 100 % électrique, basé sur la nouvelle plateforme SSP du groupe.
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La transition implique une réorganisation industrielle massive et des investissements colossaux.
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VW doit relever le défi de séduire une clientèle exigeante tout en maîtrisant des contraintes techniques complexes.
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Le futur Touareg pourrait devenir un symbole fort de la transition électrique du groupe allemand.
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