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Quelle décote pour les voitures électriques ?


Voitures électriques d’occasion : La décote, une réalité à ne pas ignorer

Si vous avez déjà tapé Tesla pas chère dans un moteur de recherche, vous êtes sans doute tombé sur une offre alléchante. Et pourtant, derrière ces prix séduisants se cache un animal bien particulier : la décote des voitures électriques. Plus rapide, plus brutale, et souvent plus imprévisible que pour les modèles thermiques.

50% en 3 ans : La dure loi de l’électrique généraliste

En moyenne, une voiture électrique vendue neuve aujourd’hui perd environ 50% de sa valeur en trois ans. C’est simple : vous achetez une citadine à 35 000 €, vous en tirez 17 500 € trois tours de calendrier plus tard. Comparez cela à un moteur essence : décote de 35 à 40 % sur la même période. L’écart est évident.

Mais cette moyenne cache des extrêmes. Prenez une vieille Citroën C-Zero ou une Peugeot iOn. Ces engins aux batteries lilliputiennes ont, à leur époque, vu leur valeur fondre plus vite que l’autonomie de leurs batteries par temps froid. Jusqu’à 70-80 % de décote pour voiture électrique en 36 mois. On ne parle pas de baisse, mais de disparition.

 

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Tesla : l’exception électrisante

Dans le monde de la revente électrique, certaines marques rient pendant que d’autres pleurent. La Tesla Model 3, par exemple, ne perd qu’environ 10 % de sa valeur au bout de trois ans. Oui, dix. La demande est forte, l’image est bonne, et ceux qui l’ont essayée veulent souvent la même.

Ce n’est pas de la magie. C’est simplement un marché soutenu par une communauté solide (ou disons, “obsessionnelle”), un réseau de recharge efficace, et une évolution de gamme qui ne rend pas les modèles obsolètes tous les six mois. Résultat : on les revend presque aussi bien qu’on les lave.

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Premium ne signifie pas immunisé

Prenez une Porsche Taycan. Vous vous dites : Elle est chère, elle doit sûrement mieux tenir la route en termes de valeur. Ce n’est pas faux. Mais ce n’est pas glorieux non plus. Une Taycan garde environ 60 % de sa valeur après trois ans. Donc 40 % de décote tout de même. Pour une marque qui vend le rêve autant que des moteurs, c’est acceptable mais loin de l’idéal.

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Pourquoi l’électrique décote tellement ?

D’abord, la technologie évolue vite. Très vite. Trop vite ? Peut-être. Un modèle de 2020 affichant 250 km d’autonomie paraît aujourd’hui totalement dépassé alors qu’il fonctionne encore parfaitement. Les clients veulent des batteries de 500 km, recharge à 250 kW et un écran qui ferait pâlir une table de mixage. C’est l’une des raisons pour lesquelles la décote voiture électrique est souvent plus brutale que sur une thermique.

Ensuite, il y a la crainte de la batterie. À 100 000 km, certains acheteurs potentiels regardent une voiture électrique comme on regarde une cocotte-minute défectueuse. Que se passe-t-il si elle lâche ? Le remplacement coûte cher, et (trop) peu d’acheteurs sont prêts à le parier. Cette méfiance alimente directement la décote d’une voiture électrique, car la valeur perçue baisse bien avant que la batterie ne rende réellement l’âme.

Autre problème : le bonus écologique. Lorsqu’un modèle neuf vous revient à 30 000 € au lieu de 40 000 grâce à des aides publiques, cela fausse la valeur de l’occasion. Pourquoi acheter une électrique d’occasion à 28 000 €, quand le neuf tout équipé vous en coûte à peine plus ? Résultat : la côte de l’occasion en prend un coup sec et direct.

Le marché de l’occasion ne suit pas

Et puis, il y a la demande. Car au fond, une voiture électrique se revend bien seulement si quelqu’un en veut réellement une. Or, sur le marché de l’occasion, c’est loin d’être évident. Les professionnels peinent à proposer des garanties lisibles sur l’état de la batterie, et les particuliers… hésitent.

Il faut dire la vérité : à kilométrage égal, à équipement similaire, et au même tarif, un modèle thermique rassure plus au moment de signer le chèque. Parce qu’il a une réputation. Parce que le plein prend 5 minutes. Et surtout, parce qu’il ne dépend pas des caprices d’un réseau de bornes parfois capricieux ou saturé.

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Les électriques qui tiennent la décote

En dehors de Tesla et Porsche, d’autres modèles récents tirent bien leur épingle du jeu. Citons la Renault Mégane E-Tech ou la Volkswagen ID.3 dans leurs versions bien équipées. Mais il faut que la voiture soit récente, peu kilométrée, et dotée d’une bonne capacité de charge et d’une batterie moderne.

Mais attention : le bon modèle d’aujourd’hui peut devenir invendable demain si une nouvelle génération aux performances doublées arrive dans l’intervalle. L’électrique fait peu de cadeaux à ses anciens.

Acheter une voiture électrique d’occasion : Oui, mais sans candidature aventurière

Il faut être pragmatique. Si vous achetez une Zoé de 2018 avec 120 000 km pour 8 000 €, vous obtenez un moyen de transport silencieux et compétent. Mais ne vous attendez pas à ce que son prix remonte un jour : la décote d’une voiture électrique est implacable sur ce type de modèle.

Si en revanche vous mettez la main sur une Model 3 récente, bien entretenue, vous avez peut-être une exception à la règle entre les mains. Mais dans tous les cas, analysez le marché, regardez l’évolution de la gamme du constructeur, vérifiez l’état de la batterie, et méfiez-vous des offres trop belles pour être honnêtes.

Car une électrique d’occasion mal choisie, c’est un peu comme une tablette tactile de 2013 : encore fonctionnelle, mais plus grand monde n’en veut vraiment.

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