Nouvelle DS 4 E-Tense 225 : entre ambition et frustration
Le look d’un concept-car, les défauts d’une Clio
La DS 4, c’est un peu comme ces mannequins de haute couture : à tomber par terre en photo, mais pas franchement à l’aise dans un monde réel fait de ralentisseurs et de parkings étroits. Avec ses courbes affûtées, ses jantes généreuses et sa signature lumineuse qui cligne de l’œil comme une starlette, cette berline compacte premium vise les sommets esthétiques. Et pour être honnête, elle les tutoie sans effort. En tout cas, à l’arrêt.
Mais une fois le regard passé sous le vernis ? Les ajustements ne sont pas toujours dignes du tarif, et certains détails (le plastique des contreportes, quelques boutons au toucher douteux) font tâche. C’est comme s’il manquait une dernière couche de raffinement. La DS 4 donne envie de tomber amoureux, mais oublie de se brosser les dents.
Heureusement, cette voiture a un atout majeur : elle ne ressemble à rien d’autre sur le marché. C’est un ovni stylistique dans un monde d’Allemandes en costume gris. Et rien que pour cela, certains seront prêts à fermer les yeux sur ses quelques coquetteries mal assumées.
Sous le capot : la mécanique, ses promesses et ses astuces
Ah, le fameux hybride rechargeable de 225 ch. Sur le papier, on frôle l’idylle technique : un moteur essence de 180 ch épaulé par un bloc électrique de 110 ch, pour une consommation mixte officielle qui ferait rougir une Clio diesel. Et jusqu’à 65 km d’autonomie électrique selon le cycle WLTP. Champagne !
Sauf qu’en vrai, on boit plutôt un mousseux tiède. Dans les faits, les 40-45 km d’électrique sont déjà un beau score si vous avez le pied léger et évitez l’autoroute. Et l’appétit du moteur thermique peut se montrer insatiable dès qu’on sollicite les 225 ch promis. Pas de quoi s’offusquer, mais de quoi tempérer l’enthousiasme des optimistes.
Le système reste malgré tout bien ficelé. Les transitions thermique/électrique sont fluides, la gestion intelligente et quelques astuces techniques permettent de sauvegarder un peu de jus électrique pour les zones urbaines. Un détail ? Non. Un vrai plus.
Mais ne comptez pas trop sur les performances : 0 à 100 km/h en 7,7 secondes, ce n’est pas ridicule, mais la sensation derrière le volant est plus « canapé qui accélère » que « sprinter dopé ». Et c’est bien là que réside le paradoxe : la DS 4 promet la fougue d’une sportive tout en vous murmurant à l’oreille de rester sage.
À l’usage : douceur, contradictions et petits ratés
La DS 4, c’est un peu comme ce pote qui s’habille en costume trois-pièces pour aller acheter du pain : elle en fait trop, et pas toujours là où il faut. Car une fois installé à bord, on découvre un intérieur aussi douillet qu’un salon de thé, mais avec des fonctionnalités aussi logiques qu’une appli bancaire des années 2000.
Commençons par le bon : les sièges sont moelleux, l’insonorisation bluffante, la suspension très correcte malgré le train arrière parfois un peu sec. Sur voie rapide, c’est un cocon. Sur nationale sinueuse, ça suit le rythme sans broncher. En ville, en revanche, la belle se prend parfois les pieds dans le tapis : manœuvres laborieuses, visibilité arrière médiocre, et gestion électrique un peu timide dans les embouteillages.
Et cette interface… ah, ce système multimédia qui veut être un iPad mais se comporte comme un vieux GPS TomTom. Menus confus, ergonomie capricieuse, tactile parfois lunatique : on dirait que le logiciel a été conçu un lundi matin. L’écran secondaire sur la console centrale, quant à lui, a l’utilité d’un presse-papier dans une voiture. On sent une volonté de faire « premium », mais on dirait que les ingénieurs n’ont jamais demandé leur avis aux conducteurs.
Faut-il craquer pour cette DS revisitée ?
Soyons clairs : la DS 4 hybride rechargeable n’est pas une mauvaise voiture. Elle est même pleine de qualités. Mais elle demande au client un amour inconditionnel. Celui qui accepte de pardonner un peu de lenteur logicielle, un réseau de recharge encore balbutiant, et un tarif qui pique.
Car oui, 43 000 à plus de 50 000 € pour cette belle française, cela commence à faire beaucoup – surtout face à des Allemandes plus rigoureuses (et plus puissantes à ce prix-là). Pour autant, aucune Audi A3 ou Mercedes Classe A ne vous fera tourner autant de têtes à la station-service. Et aucune ne vous offrira ce petit frisson de rouler dans quelque chose de différent, presque exclusif.
Alors, pour qui ? Pour celui qui cherche le style avant tout, un confort supérieur, et une touche de patriotisme automobile. Pas pour le geek fan de Tesla, ni pour le comptable du coin qui rêve d’efficience. Mais pour l’esthète qui accepte quelques compromis en échange d’un certain panache.
En résumé – 5 points à retenir
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Design unique et audacieux : difficile de rester indifférent, surtout face à la concurrence allemande.
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Confort globalement très réussi, malgré quelques raideurs et une interface perfectible.
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Motorisation hybride convaincante, mais loin des chiffres annoncés en usage réel.
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Tarif élevé, qui n’est pas toujours justifié par les prestations.
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Public ciblé : amateur de style, de silence et de raffinement à la française, prêt à fermer les yeux sur quelques bugs.
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