Essais et Comparatifs

On a testé le Skoda Elroq RS : il a les muscles, mais pas les tripes ?


Accélérations et sensations au volant du Skoda Elroq RS

Le badge RS sur la malle arrière annonce la couleur : voilà le Skoda Elroq RS, un SUV qui veut courir avec les grands. Et sur le papier, ça impressionne. 300 chevaux, transmission intégrale, un 0 à 100 km/h en moins de 6 secondes… En lisant la fiche technique, on s’attend à ce que l’Elroq RS décolle à la moindre pression sur l’accélérateur, façon catapulte à électrons.

Skoda Elroq RS sportif et électrique

©Skoda

Mais une fois en selle, l’enthousiasme retombe un peu. Oui, ça va vite. Mais ça ne le dit pas. L’accélération est franche, mais linéaire comme une conférence sur la fiscalité européenne. Pas de hurlement, pas de coup de pied aux fesses. C’est propre, net, sans bavure… et sans émotion.

La direction est précise, presque trop bien élevée. Le châssis ? Sérieux, appliqué, sans faute. Et c’est bien là le problème : l’Elroq RS est un élève modèle, pas un cancre génial. Il coche toutes les cases du SUV sportif moderne… sauf celle du plaisir pur. Le mode Sport ? Il change deux sons artificiels et durcit un peu les suspensions, comme si enfiler des gants de boxe suffisait à faire de toi un champion poids lourd.

Côté confort, en revanche, c’est un sans-faute. L’Elroq RS gobe les routes cabossées comme un bon canapé absorbe un dimanche de pluie. L’insonorisation est telle qu’on entend plus la respiration de ses passagers que le moteur. Agréable ? Oui. Excitant ? Pas vraiment.

Un style qui en impose (ou essaie)

Côté look, l’Elroq RS n’y va pas avec le dos de la cuillère. Angles tranchants, calandre pleine qui semble dire « je suis un concept car », peinture vert Mamba qui hurle « regardez-moi » depuis trois ronds-points plus loin, et jantes de 21 pouces dignes d’un défilé tuning. On sent que Skoda a voulu faire oublier son image de marque de papas raisonnables. Spoiler : ça marche… presque.

Badge RS du Skoda Elroq RS

©Skoda

L’ensemble est plutôt réussi, il faut l’admettre. C’est musclé, équilibré, et ça a une vraie présence. Mais entre le noir laqué à outrance et les artifices de style façon « je suis électrique et fier de l’être », on frôle parfois le costume trois-pièces porté à la salle de sport.

Et l’intérieur ? C’est là que le soufflé retombe un peu. La présentation est sérieuse, voire allemande dans l’âme – propre, net, bien fini, mais aussi festif qu’une salle d’attente de dentiste suédois. Oui, il y a des sièges sport, un écran de 13 pouces, un volant RS, et des LED partout. Mais il manque ce petit grain de folie, ce détail inutile et délicieux qui fait sourire. Ici, tout est optimisé, calibré, efficace. Pas de faute, mais pas de panache non plus.

On est donc face à un SUV qui s’habille comme un rebelle mais parle comme un comptable. C’est beau, c’est bien fait… mais ce n’est pas rock’n’roll.

Utilité au quotidien du Skoda Elroq RS : autonomie et espace

L’Elroq RS n’est pas juste un SUV électrique. C’est un manifeste. Un cri silencieux pour dire : « Je veux du sport, mais j’ai deux enfants, un chien, et une obsession malsaine pour les week-ends à IKEA. » Bonne nouvelle : il s’en sort remarquablement bien… pour tout sauf le sport.

Intérieur du Skoda Elroq RS

©Skoda

Avec sa batterie de 85 kWh, il promet jusqu’à 560 km d’autonomie. Mais attention : c’est en Norvège, à 80 km/h, sans chauffage, sans passager, et avec un vent favorable. Dans la vraie vie ?

50 km max, et encore, si tu ne te prends pas pour Fangio entre deux ronds-points.

Et puis il y a l’intérieur, spacieux comme une salle de yoga. Plus de 500 litres de coffre, des rangements dans tous les coins, des sièges arrière qui accueillent confortablement des jambes humaines – voire même celles d’un basketteur. Oui, Skoda fait du Skoda, et c’est franchement ce qu’il y a de mieux chez ce RS.

Positionnement tarifaire et pertinence de l’offre pour ce Skoda Elroq RS

Mais alors, pourquoi ce « RS » ? Pour justifier un tarif qui tutoie les 60 000 € ? Pour le badge rouge sur la calandre ? Ou pour que les gens vous regardent de travers à la borne de recharge en murmurant : « Ah, un sportif du dimanche… » ?

Vue arrière du Skoda Elroq RS

©Skoda

Car soyons clairs : le plaisir de conduite RS, on le cherche encore. Tout est propre, bien rangé, ultra efficace… mais ça manque d’âme. La version Sportline fait presque pareil, pour moins cher et sans la peinture vert fluo qui crie « je suis rapide » alors que tu roules à 110, éco-mode activé.

Alors, ce Elroq RS est-il une bonne idée ? Oui, si tu veux de la praticité avec un look qui en jette et une voiture qui coche toutes les cases. Non, si tu attends des sensations. Dans ce cas, mieux vaut acheter une bonne paire de baskets et un vieux coupé BMW pour les week-ends.


À retenir (en 5 points) :

  • Autonomie réelle d’environ 450 km avec la batterie de 85 kWh
  • Look musclé avec des jantes XXL et une peinture voyante
  • Intérieur spacieux, bien pensé, fidèle à la philosophie Skoda
  • Performances sur le papier… mais poussées sous Valium sur la route
  • Tarif élevé : le badge RS coûte cher pour des frissons absents

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