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Pourquoi Mercedes utilise des moteurs Renault ?


Une Mercedes qui utilise un moteur Renault ? Scandale ? Pas vraiment. C’est le résultat d’une alliance historique qui a permis à Mercedes d’être plus malin sans perdre son prestige.

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Pourquoi Mercedes utilise des moteurs Renault ?

Parce qu’en 2010, Mercedes a signé un pacte avec Renault-Nissan. Oui, Carlos Ghosn et Dieter Zetsche se sont serrés la main à Bruxelles, et depuis, certaines Mercedes roulent avec des moteurs sortis des mêmes usines que les Clio. Ce n’est pas une blague, c’est un choix stratégique qui explique en grande partie pourquoi Mercedes utilise des moteurs Renault.

L’objectif  ? Partager des moteurs, des plateformes et surtout des factures. Parce que oui, même Mercedes préfère parfois couper la note en deux.

Mercedes avait besoin de petits moteurs performants pour ses véhicules d’entrée de gamme. Renault, lui, en fabrique à la pelle. Et quand vous devez lancer une compacte à 30 000 €, vous ne développez pas un nouveau moteur en interne à 500 millions l’exemplaire. Vous l’empruntez chez celui qui en vend déjà des centaines de milliers.

Des raisons économiques principalement

  • Un moteur, ça coûte une fortune
    Développer un nouveau bloc thermique, c’est plusieurs centaines de millions d’euros. Plutôt que de cramer le budget d’une AMG dans un petit diesel, Mercedes s’est dit : “Et si on demandait à Renault, qui sait déjà faire ça par palettes entières ?” Résultat : Mercedes économise sec et garde ses milliards pour ce qui brille : AMG et électrique.

  • 30 % d’économies sur la production
    Les moteurs Renault, eux, coûtent environ 30 % moins cher à fabriquer qu’un bloc maison. Ça veut dire que Mercedes peut proposer une Classe A ou un GLA d’entrée de gamme à un prix compétitif… tout en gardant sa marge au chaud.

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Des avantages techniques et stratégiques

  • Renault, roi des petits moteurs
    Mercedes sait construire des V6 et des V8 capables de rouler jusqu’à la lune et retour. Mais côté petits blocs, sobre et malin, c’était un peu le talon d’Achille. Renault, avec ses 1.5 dCi et 1.3 TCe, avait déjà des moteurs fiables, économes, et testés sur des millions de voitures. Voilà aussi pourquoi Mercedes utilise des moteurs Renault : pour profiter d’un savoir-faire éprouvé là où elle n’était pas la meilleure.

  • Chacun joue sa partition
    Mercedes continue d’impressionner avec ses grosses cylindrées et ses modèles de prestige, pendant que Renault alimente les gammes compactes et utilitaires. Une répartition des rôles qui, sur le papier, est aussi logique qu’un mariage d’intérêt… mais qui fonctionne.

De l’ingénierie sur-mesure

Prenez le moteur, adaptez-le. C’est ce que Mercedes a fait.

Tous les moteurs ne sont pas en provenance directe du stock Renault. Ils sont modifiés, reprogrammés, renforcés parfois. Les normes de Mercedes en matière de bruit moteur, de réponse à l’accélérateur, de gestion thermique ou même de cartographie sont bien plus exigeantes.

Les pistons du 1.5 dCi sont passés en acier haute résistance, une première dans le secteur. La pompe est revue. L’étanchéité améliorée. Et même la courroie – qu’on aime détester – est choisie pour offrir plus de discrétion et baisser la conso. Ce n’est pas un simple rebranding mécanique, c’est un vrai travail d’orfèvre technique.

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Et côté fiabilité ?

En usage quotidien, le moteur 1.5 dCi version Mercedes passe souvent les 200 000 km sans problème majeur. Ce moteur a été reproché pour sa vanne EGR à encrassement précoce et ses injecteurs sensibles. Mais Mercedes a corrigé une belle partie de ces défauts. Et surtout, l’entretien chez Mercedes est souvent plus suivi que sur une Clio de troisième main.

Le 1.3 TCe est considéré comme bien né. Aucun scandale massif, pas de chaîne de distribution à problème (comme le 1.2 TCe, son cousin maudit). Niveau performance, il est doux, silencieux, discret, presque trop sage.

Tant que l’entretien est fait dans les délais, avec des huiles de qualité, la fiabilité des moteurs Renault chez Mercedes est plus que correcte.

Fiabilité moteur Renault chez Mercedes : ce qu’il faut savoir

Ça gâche l’image Mercedes ?

Chez certains puristes, c’est un sacrilège. Une Mercedes, ça ne devait avoir que du six cylindres en ligne, construit à la main par un mec en blouse blanche chez AMG. Mais les marques doivent vendre. Et aujourd’hui, elles doivent vendre des voitures sobres, propres et rentables.

Le fait est que les acheteurs de Mercedes compactes recherchent le badge, le confort, l’ergonomie intérieure, et non une fiche technique qui sent la saucisse de Francfort. La plupart ne jurent pas par la noblesse mécanique. Ils veulent une voiture qui consomme peu, tombe rarement en panne, et se revend bien. Et de ce point de vue-là, le moteur Renault fait le boulot.

Il faut le dire : c’était une excellente idée

Renault sait faire des moteurs petits, efficaces et homologués pour toutes les normes CO₂ possibles. Mercedes sait faire des intérieurs, des châssis, de la dynamique, et vendre du prestige.

Prenez le meilleur des deux et vous obtenez une berline compacte allemande, bien finie, agréable, avec un cœur français discret mais efficace.

Les coûts de développement divisés, la chaîne d’approvisionnement partagée et les délais raccourcis : pour Mercedes, c’est une opération gagnant-gagnant. Et pour vous, acheteur d’occasion, c’est une voiture fiable, bien construite, avec des pièces faciles à trouver et des moteurs éprouvés.

L’accord Mercedes-Renault à l’avenir ?

L’accord entre Mercedes et Renault s’étend désormais à la mobilité électrique. Le moteur R90 de Renault équipe déjà certaines Smart et hybrides Mercedes comme la A250e. Et demain, qui sait ? Batteries, moteurs à hydrogène, plateformes autonomes… Les constructeurs partagent de plus en plus leurs jouets.

Et si votre prochaine Mercedes repose sur une base Renault ? Cela ne sera pas une ruse. Ce sera du bon sens industriel. Et vous n’en verrez même pas la différence.

En résumé

  • Moteurs Renault dans les Mercedes ? Oui, depuis 2010.
  • Modèles concernés : Classe A, B, CLA, GLA, Citan, Classe X.
  • 1.5 dCi, 1.3 TCe, 2.3 dCi : moteurs éprouvés et adaptés.
  • Fiabilité correcte. Performances suffisantes. Consommation contenue.
  • Entretien régulier indispensable pour la longévité.
  • Collaboration technique, pas un bricolage à la va-vite.

 

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