Renault Captur hybride 160 ch : Progrès réel ou poudre de perlimpinpin ?
Renault a décidé de muscler un peu son Captur hybride, histoire de faire oublier les bâillements que provoquait la version 145 ch. Avec ce nouveau bloc E-Tech 160, la promesse est simple : plus de nerf, plus d’efficience, moins de frustration. Mais derrière l’annonce, le Captur a-t-il vraiment changé de catégorie ou a-t-il simplement changé de costume ? On a pris le volant, et on n’a pas mâché nos mots.
Un coup de jeune ?
Renault s’est décidé à injecter un peu de vitamine dans le sang de son Captur hybride. Le moteur 1.6 E-Tech de 145 ch, pas mauvais mais un brin asthmatique à l’effort, cède sa place à une nouvelle configuration plus musclée : 160 ch combinés, un bloc thermique de 94 ch épaulé par deux moteurs électriques, une batterie lithium-ion de 1,2 kWh revue, et une promesse d’agrément amélioré.
Sur le papier, tout ça sent bon le progrès. Et, soyons honnêtes, ça l’est. Le passage au 1.8 E-Tech est plus qu’un simple chiffre gonflé pour séduire les commerciaux. On gagne en fluidité, en capacité à enchaîner les situations du quotidien sans que la mécanique tousse comme un vieux diesel mal réveillé. La gestion de l’énergie est plus intelligente, la transition entre thermique et électrique plus douce, et même les accélérations ont gagné un poil de coffre. Pas de quoi jouer au pilote sur la départementale, mais assez pour ne pas se faire doubler par un cycliste un peu énervé.
Dynamisme ou danse molle ?
Mais voilà. Malgré les promesses et les chiffres, le Captur hybride 160 ch n’est pas un nerveux. Il reste fidèle à sa philosophie de SUV urbain, et on le sent dès qu’on pousse un peu. La boîte de vitesses à crabots, certes améliorée, peine encore à offrir la réactivité attendue quand on veut doubler sans attendre la bénédiction du moteur électrique.
C’est fluide, oui. C’est civilisé, même. Mais c’est aussi parfois un brin frustrant. À bas régime, en ville, il est parfait. À allure stabilisée, il devient même reposant. Mais dès qu’on exige un peu de répondant – disons, une montée sur autoroute avec une famille et un coffre rempli – il peine à cacher qu’il préfère les balades aux sprints. La sonorité moteur reste quelconque, et l’effet « moulin à café » n’a pas totalement disparu quand on insiste un peu trop sur l’accélérateur.
En bref, c’est un Captur qui a pris des vitamines, mais pas du Red Bull.
Économies à la pompe… et au comportement
Renault annonce une consommation moyenne de 4,9 l/100 km. Chiffre flatteur, mais qui mérite d’être tordu un peu dans tous les sens. En conduite coulée, l’hybride sait effectivement se montrer frugal. On peut même descendre sous les 5 litres sur certains trajets périurbains. Mais dès qu’on sollicite un peu plus le moteur, ou que les trajets deviennent plus longs et rapides, les 6,5 litres s’invitent à table comme un oncle gênant à Noël.
L’autonomie en tout électrique ? Ridicule. Quelques centaines de mètres à peine, tout au plus, et encore, si vous caressez l’accélérateur comme un joueur d’orgue aveugle. Ce n’est donc pas un hybride rechargeable, et il ne faut pas le confondre avec un modèle capable de rouler « propre » sur plusieurs kilomètres. Le Captur hybride 160 joue plutôt la carte de l’assistance intelligente, du bonus en conduite urbaine, et d’un gain à la pompe sur l’année.
Mais ce gain suffit-il à justifier son coût ? Car avec 300 à 400 € d’écart par rapport à la version 145 ch, certains pourraient se demander s’il ne vaut pas mieux opter pour un GPL ou un diesel, surtout si les longs trajets sont fréquents.
Le verdict sans fard
Le Captur E-Tech 160 est meilleur, sans discussion. Il est plus souple, plus cohérent, et plus adapté aux réalités de 2025. Renault a visiblement écouté les critiques sur l’ancienne version, et a corrigé les principaux défauts. Mais est-ce une révolution ? Absolument pas. C’est un ajustement, un peaufinage, une retouche bien placée.
Pour le conducteur lambda, c’est une expérience plus agréable, plus douce, et parfois plus économique. Pour l’amateur exigeant, cela reste un compromis. Un bon compromis, certes, mais un compromis tout de même. Et c’est là toute la subtilité : le progrès est réel, mais il n’a rien de spectaculaire.
Alors, faut-il craquer pour ce nouveau Captur ? Si vous venez d’un modèle thermique fatigué ou d’un ancien Captur hybride, oui. Si vous espérez une bête de route, ou un engin révolutionnaire, non. Ce Captur reste un SUV de ville civilisé, avec un cœur hybride un peu plus gros, mais toujours aussi sage.
En résumé
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Le Captur 160 ch hybride gagne en agrément et en efficacité par rapport au 145 ch
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La consommation réelle tourne autour de 5 à 6 litres/100 km
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L’autonomie électrique reste symbolique, ce n’est pas un hybride rechargeable
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La boîte à crabots reste perfectible malgré quelques progrès
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Un bon choix urbain, mais pas une révolution technologique
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