Amendes par internet dès 2026 : comment éviter les mauvaises surprises
C’était une tradition aussi française que la baguette : recevoir une belle enveloppe bleue ou blanche, contenant une amende salée pour avoir roulé trop vite ou mal stationné. Eh bien, accrochez-vous à vos claviers, car cette époque touche à sa fin.
Le gouvernement l’a annoncé, tout sourire : fini les amendes par courrier, bonjour les notifications électroniques. À partir de 2026, les contraventions arriveront directement dans votre messagerie numérique officielle, via votre espace personnel (type FranceConnect), ou par un SMS/app notification pour les plus modernes.
Et pourquoi ce revirement ? Trop de courriers égarés, des délais trop longs, des coûts de traitement excessifs. Et puis, soyons honnêtes : on est en 2025, et La Poste ressemble plus à une chasse au trésor qu’à un service fiable. L’État veut gagner du temps, de l’argent… et accessoirement votre attention.
Mais pour le conducteur lambda, ce virage numérique, c’est comme passer d’une vieille 205 à une Tesla : ça peut dérouter.
Les défis du tout‑numérique : ce qu’on risque de perdre (et ce qu’on pourrait gagner)
L’idée d’une notification instantanée plutôt qu’une lettre oubliée sous une pile de publicités peut sembler séduisante. Mais avant de sortir le champagne, gardons les deux pieds sur le pare-brise.
Premièrement, la fracture numérique, parlons-en. Il y a encore des millions de Français qui n’ont pas de compte FranceConnect, qui ne consultent jamais leur espace numérique ou qui pensent que le cloud est une boisson à base de sucre. Pour eux, cette réforme est une autoroute vers la galère.
Ensuite, il y a le problème de la fiabilité. Une mauvaise adresse mail, un changement de téléphone, une appli désinstallée par erreur… et hop, vous découvrez que votre amende a été majorée à 375 € parce que vous n’avez « pas vu passer le message ». Et là, bonne chance pour contester, surtout si l’État estime que vous avez été « informé ».
Mais tout n’est pas noir : on peut saluer la rapidité, la suppression du papier, la traçabilité numérique des envois (plus facile pour prouver qu’on n’a rien reçu, ou au contraire, tout reçu). Et puis, certains pourront régler en deux clics, entre deux vidéos de chats et une commande de sushis.
Comment le système pourrait fonctionner dans les faits
L’idée, sur le papier (ironiquement), est simple : remplacer le facteur par une notification électronique bien sentie. Pour cela, le gouvernement compte s’appuyer sur l’espace numérique sécurisé des citoyens, autrement dit, FranceConnect ou un système équivalent. Fini les lettres perdues entre une facture EDF et une pub pour des fenêtres en PVC.
À chaque infraction, vous recevrez une notification par mail, SMS ou via une application dédiée. Cela suppose évidemment que vous soyez connecté, que vos coordonnées soient à jour, et que vous sachiez que ce système existe… Autant dire que pour certains, c’est pas gagné.
Mais heureusement, il y aura une phase de transition. Pendant un temps, les amendes continueront d’être envoyées en double format : papier et numérique. Une sorte de période d’adaptation, un peu comme quand on vous sert encore du sucre avec votre café, même si vous avez arrêté.
Et pour les irréductibles du timbre poste ? Des alternatives sont annoncées, notamment la possibilité de demander à continuer à recevoir ses contraventions par courrier. Mais il faudra faire la démarche soi-même, et autant dire que l’administration ne va pas vous courir après avec des fleurs.
Impact pour les usagers & recommandations pratiques
Pour éviter de découvrir votre amende en version majorée deluxe, il va falloir s’organiser. Voici ce que tout citoyen censé devrait faire dès maintenant :
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Vérifiez vos infos sur FranceConnect, ou tout autre portail officiel lié à vos démarches.
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Activez les notifications, car un mail non lu, c’est une amende qui double.
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Ajoutez les adresses officielles à vos contacts pour ne pas finir dans les spams.
Pour les plus éloignés du numérique – nos grands-parents, votre oncle réfractaire ou même vous après trois verres – des accompagnements sont prévus. Mais encore une fois, cela nécessitera de lever la main, de s’inscrire, de cocher des cases. Bref, de ne pas rester passif.
Et pour contester ? La procédure restera la même, mais en ligne. À vous les formulaires à remplir, les preuves à scanner, et les délais à respecter au jour près. Plus de “j’ai posté ma lettre à temps” : ce sera horodaté, scellé et potentiellement, sans appel.
Résumé en 5 bullets points
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Les contraventions ne seront bientôt plus envoyées par courrier, sauf demande explicite.
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Le système repose sur la messagerie numérique officielle des citoyens.
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Des risques importants pour les publics éloignés du numérique ou mal informés.
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Une phase de double envoi est prévue, mais temporaire.
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Mieux vaut s’inscrire dès maintenant sur les plateformes officielles pour éviter les mauvaises surprises.
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