Nouvelle Nissan Micra électrique : l’ennemie numéro 1 de la Renault 5 ?

Une citadine qui veut jouer dans la cour des grandes

La Micra, c’était jusque-là la voiture qu’on croisait en ville, souvent entre deux places de parking mal négociées, et qui ne faisait battre le cœur de personne. Aujourd’hui, Nissan tente de réécrire l’histoire avec une Micra 100 % électrique qui se donne des airs de petite starlette des boulevards. Plus basse, plus musclée, plus affirmée, elle s’affiche comme une alternative sérieuse aux références du segment.

On sent tout de suite que la marque japonaise n’a pas conçu cette génération pour « faire de la figuration ». La carrosserie joue sur des lignes tendues et des proportions bien plantées. C’est élégant, moderne, mais surtout, cela respire une ambition : celle de montrer que la Micra n’est plus la voiture d’appoint mais un vrai choix assumé.

Évidemment, qui dit citadine électrique dit promesse de rouler « propre » en milieu urbain. Mais Nissan ne s’arrête pas là : la marque vend aussi un style de vie. L’idée est claire : séduire une clientèle jeune, branchée (dans tous les sens du terme) et lassée de voir la concurrence allemande et française monopoliser l’attention.

Sous le capot : promesses et réalités de l’électrique

Alors, qu’est-ce qu’elle a vraiment dans le ventre, cette nouvelle Micra ? Sur le papier, c’est rassurant : jusqu’à 420 km d’autonomie, une valeur qui la place directement dans le peloton de tête des petites électriques. Mais attention, ce chiffre est celui du cycle WLTP, autrement dit, une douce illusion pour celui qui espère traverser la France sans recharger. En usage réel, comptez plutôt 300 km, ce qui reste largement suffisant pour une voiture de ville.

La puissance annoncée ne fera pas frissonner un amateur de sportive, mais ce n’est pas le but. Ici, le but est d’être vif en ville, d’enchaîner les accélérations courtes et de se faufiler sans effort dans la circulation. Mission accomplie : le couple instantané de l’électrique assure des départs au feu rouge qui laisseront une Clio thermique sur place, au moins sur les dix premiers mètres.

Côté recharge, Nissan a prévu le nécessaire : charge rapide jusqu’à 130 kW, permettant de regagner 80 % en une demi-heure. C’est bien, mais la concurrence propose désormais des chiffres similaires, parfois meilleurs. En clair, la Micra ne révolutionne pas la technique, mais elle coche les cases attendues.

Reste à savoir si cette petite citadine saura convaincre ceux qui, jusqu’ici, hésitaient encore à passer à l’électrique. Car au fond, sa plus grande bataille n’est pas contre ses rivales directes, mais contre les habitudes des automobilistes.

Vie à bord : entre gadgets utiles et choix discutables

Dès qu’on s’installe à l’intérieur, on comprend que Nissan a voulu faire oublier l’image low-cost qui collait à la Micra. Les matériaux sont plus flatteurs, l’assemblage plus sérieux et surtout, l’habitacle respire la modernité. L’écran central trône comme une tablette, les commandes tombent sous la main et la connectivité est digne de ce qu’on attend en 2025 : Android Auto, Apple CarPlay sans fil, mises à jour à distance… bref, tout ce qu’il faut pour impressionner un voisin en Polo.

Mais, soyons honnêtes : tout n’est pas parfait. Le volant un peu surchargé de boutons, la gestion des menus parfois labyrinthique et certains plastiques en bas d’habitacle rappellent que nous restons sur une citadine. Rien de dramatique, mais dans une voiture qui veut jouer les grandes, ça fait tache.

Le confort, lui, est un point fort. Les sièges bien dessinés tiennent correctement, et l’insonorisation — souvent le talon d’Achille des petites électriques — est ici étonnamment maîtrisée. Résultat : à 110 km/h sur voie rapide, on ne ressort pas avec la sensation d’avoir traversé une soufflerie.

Bref, la vie à bord est agréable, mais pas révolutionnaire. La Micra coche les bonnes cases, avec juste assez d’originalité pour se démarquer, sans jamais bousculer vraiment les habitudes.

La citadine électrique qu’on attendait… ou pas ?

La vraie question est là : est-ce que cette Micra électrique est la citadine qu’on attendait tous ? La réponse dépend beaucoup de vos attentes. Si vous cherchez une voiture compacte, moderne, pas trop chère à l’usage et parfaitement adaptée à la ville, alors oui, elle a de sérieux arguments. Son autonomie correcte, son confort et son style affirmé en font un choix logique.

Mais si vous espérez une petite révolution, un modèle capable de réinventer la mobilité urbaine, alors non. La Micra électrique reste dans les clous. Elle joue la sécurité, sans prise de risque majeure, misant sur un équilibre global plus que sur un coup d’éclat.

Au fond, Nissan n’a pas cherché à faire une voiture iconoclaste. La marque a voulu rassurer, séduire le plus grand nombre, et proposer une alternative solide aux Peugeot e-208, Renault 5 électrique et autres Mini Cooper SE. En ce sens, la mission est remplie.

La Micra électrique, c’est un peu comme ce collègue discret mais efficace : il ne brille pas par ses excès, mais on est bien content qu’il soit là.

En résumé :

• Design plus affirmé : la Micra veut enfin se faire remarquer.

• Autonomie correcte : 300 km réels, suffisant pour un usage urbain.

• Intérieur modernisé : équipements high-tech et confort au rendez-vous.

• Recharge rapide mais classique : 80 % en 30 minutes, rien d’exceptionnel.

• Une citadine sérieuse, pas révolutionnaire : solide, mais pas iconoclaste.